Mali : la cohérence politique d’Aliou Diallo sur le cas du Niger
Aliou Diallo, président d’honneur du parti malien ADP-Maliba, a condamné le coup d’Etat au Niger, alors que la plupart des panafricanistes l’ont applaudi. Se faisant, l’entrepreneur démontre la cohérence de sa politique, basée sur la défense de la démocratie en toute circonstance.
Le coup d’Etat au Niger, le mercredi 26 juillet 2023, a été diversement apprécié en Afrique et ailleurs dans le monde. Si pour certains qui se disent « panafricanistes » l’action des militaires nigériens est salutaire, d’autres hommes politiques comme le malien Aliou Diallo, Président d’Honneur de l’Alliance Démocratique pour la Mali (ADP MALIBA) ne sont pas d’accord avec cette manière antidémocratique de prendre le pouvoir.
Les Coups d’Etat, des voies sans issue pour nos sociétés
Au Mali, Aliou Diallo ne prône pas cette conception de la démocratie à géométrie variable. Dans une nouvelle déclaration, l’ex député de Kayes critique le putsch au Niger. « Les Coups d’Etat sont des voies sans issue. Je m’oppose à la généralisation des Coups d’Etat, comme mode de prise du pouvoir », a dit le président d’honneur du parti ADP-Maliba, Alliance Démocratique pour la Paix. Selon lui, « plus que jamais, c’est par les urnes que doit se décider l’avenir de nos sociétés ».
Contre l’entrée du Mali en guerre au Niger
C’est pourquoi, il s’est toujours présenté aux élections locales et générales du Mali. L’ex député de Kayes va d’ailleurs candidater à la prochaine présidentielle de son pays, prévue en février 2024. Un sondage, qui commence à dater, le donne favori de ce scrutin crucial pour un retour à l’ordre constitutionnel au Mali. Aliou Diallo s’oppose aussi à l’entrée du Mali en guerre pour défendre les putschistes du Niger contre l’intervention militaire de la CEDEAO. Il appelle les autorités maliennes à employer les maigres ressources financières de son pays pour résoudre les problèmes quotidiens des maliens et continuer à équiper les Forces armées maliennes pour combattre le terrorisme.
Fermement engagé pour la paix
Aliou Diallo rappelle d’ailleurs que la nouvelle Constitution malienne stipule en son article 187 que « tout Coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible ». Par conséquent, le Mali ne doit pas rentrer en guerre pour défendre des putschistes quelle que soit le caractère louable de leurs ambitions. Le philanthrope tient toutefois à faire une précision de taille. S’il condamne l’entrée en guerre de son pays pour défendre les putschistes, le philanthrope ne privilégie pas le recours à la force de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel. Il faut creuser la voie diplomatique et pacifique. « Je suis pour la paix et resterai toujours pour la paix », a fait savoir le PDG d’Hydroma.
Non à la sortie de la CEDEAO
Aliou Diallo a toujours effectivement défendu le dialogue et la paix depuis qu’il fait de la politique. On se rappelle notamment que l’homme d’affaires a appelé à des discussions entre le peuple et le régime d’Ibrahim Boubacar Keita lors de la révolte populaire d’août 2021. Il a également joué le médiateur auprès de l’émissaire de la CEDEAO Goodluck Jonathan. Dans sa déclaration du 1er août, Aliou Diallo s’oppose aussi à la sortie du Mali de la CEDEAO. Il estime qu’en tant que membre fondateur, le pays a trop contribué au fonctionnement de l’organisation pour le quitter maintenant. Ce serait son tour de bénéficier de l’aide sous-régionale pour résoudre sa crise multidimensionnelle. Selon lui, il faudra une mutualisation des moyens et stratégies avec les voisins et les autres pays du sahel pour venir à bout du terrorisme.