Les enfants africains ont besoin d’une action contre le changement climatique maintenant
C’est une histoire tristement familière. Souvent animés des meilleures intentions du monde, les adultes se réunissent pour formuler des politiques, convenir de plans d’action et élaborer des stratégies. L’avenir se décide sans consulter ceux-là mêmes qui seront les plus touchés : la relève. Selon le Centre mondial sur l’adaptation (GCA), les jeunes sont souvent exclus de la politique précisément parce que l’Afrique a le leadership politique le plus ancien.
Et il en est de même avec la crise climatique. La moitié de la population africaine a moins de 20 ans et, selon l’Indice de risque climatique pour les enfants, des millions d’enfants feront face à des problèmes majeurs en raison du changement climatique. L’insécurité alimentaire concernera plus de 11 millions d’enfants africains.
Le changement climatique porte atteinte aux droits des enfants à la vie, à la dignité, à la santé et à l’éducation, et augmente les risques de violence et de déplacement dus aux événements météorologiques et aux conflits liés au climat. Les pressions sur les villes africaines déjà tentaculaires vont s’aggraver à mesure que les Africains changent d’activité et abandonnent l’agriculture.
Un milliard d’enfants d’ici 2050
Bien sûr, tout le monde est affecté par le changement climatique, mais les enfants et les jeunes en Afrique seront les plus durement touchés dans les décennies à venir, puisque les pires effets sont attendus principalement dans la seconde moitié de ce siècle.
Voici une vidéo montrant les effets du changement climatique :
La crise climatique pourrait faire capoter cela. Au-delà des impacts directs des inondations, des sécheresses, des conflits liés à la terre et à l’eau, des déplacements et des migrations climatiques, les conséquences sur l’emploi, la productivité économique et la croissance seront importantes. Sans action significative pour réduire les émissions dans les pays riches et pour adapter les infrastructures et les politiques de développement en Afrique, des baisses du produit intérieur brut (PIB) pouvant atteindre 30 % sont prévues.
Investir pour l’avenir des enfants en Afrique
Les investissements dans les services essentiels pour les enfants, tels que l’éducation préscolaire et de base, la santé, la nutrition et la protection sociale – dont les générations futures récolteraient les bénéfices – risquent d’être mis de côté car les gouvernements, les donateurs internationaux et les investisseurs privés détournent des fonds vers l’adaptation et l’atténuation du changement climatique.
Il y aura moins d’argent à dépenser pour les services éducatifs, sociaux et de santé : le résultat sera une baisse de la productivité, une baisse des revenus et une augmentation de la pauvreté. Une étude récente estime que le groupe d’âge actuel des 5 à 14 ans, qui s’attendrait à atteindre sa période de revenus maximale prévue vers 2045, peut plutôt anticiper une baisse de la croissance des revenus pouvant atteindre 80 % par rapport à aujourd’hui. Cette perte de revenu à long terme affectera considérablement leur avenir et celui de leurs enfants.