Indépendance du Mali : le diagnostic et les plans d’Aliou Diallo pour sortir le pays du bourbier
À l’occasion de la célébration du 61e anniversaire de l’Indépendance du Mali, Aliou Boubacar Diallo s’est adressé à ses concitoyens par le biais de sa page Facebook. Le président-fondateur d’ADP-Maliba a d’abord dressé un tableau des progrès et des maux actuels de son pays. Puis a fait des propositions pour sortir le pays de la crise multidimensionnelle qu’il vit depuis 2012.
Une crise multidimensionnelle depuis 2012
Le Mali a fêté, le mercredi 22 septembre 2021, le 61e anniversaire de son Indépendance. Celle-ci a été proclamée le 22 septembre 1960 par Modibo Keïta. Le père de la Nation a jeté les bases d’une République forte et prospère. Mais, le pays a été freiné dans son élan par une succession de coups d’Etat dès 1968. Le dernier en date, celui du Colonel Assimi Goita contre Ibrahim Boubacar Keita en août 2020. Le même militaire opéra un second putsch en mai dernier pour réorganiser sa transition. Des coups de forces répétés alors que le Mali fait face à des terroristes et des indépendantistes Touaregs dans le nord.
Malheureusement, cette suite de violences a mis à genoux un pays qui avait pourtant bien démarré son histoire moderne (post-indépendance). « C’était le Mali d’hier, le Mali d’une école performante, le Mali d’un bon système de santé de proximité, le Mali des unités industrielles ambitieuses. C’était aussi le Mali du plein emploi sans chômage de masse de nos jeunes », se souvient Aliou Boubacar Diallo, dans un message à ses compatriotes, lors de la fête de l’Indépendance. Aujourd’hui, tout a été détruit. La crise de 2012 a porté le coup de grâce avec « son lot quotidien de tueries, de meurtres, de réfugiés et déplacés, de trafics de tous genres, d’instabilité politique et de sanctions de la communauté internationale », souligne le président-fondateur d’ADP-Maliba.
Moraliser la vie politique
Le milliardaire malien évoque aussi les manquements de Bamako, notamment « la corruption, l’impunité, la gabegie, le chômage des jeunes, les grèves dans des secteurs clés comme l’éducation, la santé et les transports ». C’est donc avec un grand soulagement qu’il accueille la lutte contre la délinquance financière et l’impunité menée en ce moment par les autorités de la transition. Pour lui, un Etat qui veut se développer doit se départir de ces tares sociales. Il compte ainsi prôner l’intransigeance et la rigueur s’il gagne en février prochain. Encore faut-il que cette présidentielle ait lieu.
Le Colonel Assimi Goita et ses camarades ont indiqué que ce scrutin n’était pas leur priorité, provoquant le courroux de la communauté internationale. Il souhaite d’abord miser pleinement sur la sécurisation du pays. D’où les équipements achetés ces derniers mois pour l’armée, l’annonce de la construction d’une école militaire. Aliou Diallo est d’avis avec les autorités actuelles qu’il faut moderniser les FAMA. C’est la seule solution pour ne plus compter sur l’intervention des armées étrangères.
Un ambitieux programme pour la reconstruction du Mali
Dans son plan Marshall pour le Mali, potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs CFA, le riche malien consacre un important budget à ce chantier. Aliou Diallo estimetoutefois qu’il ne faut pas miser uniquement sur la force militaire pour résoudre cette crise. Partisan du dialogue, il « propose au gouvernement de transition de procéder à la sélection d’une personnalité consensuelle à Bamako qui sera accompagnée par des délégués ayant une légitimité afin qu’ils engagent sans tarder un dialogue franc et sincère avec les maliens qui ont pris les armes ». Selon lui, « ces pourparlers devront permettre à toutes les parties d’exposer leurs problèmes, leurs griefs et de trouver une solution durable à la crise multiforme que traverse le Mali ».
Si tout se passe bien, le pays pourra organiser tranquillement ses élections générales de février 2022, comme prévu. Pour ce qui concerne le terrorisme, Aliou Diallo pense également que les armes ne suffiront pas. « Il faut surtout lutter contre la pauvreté et le chômage de masse de nos jeunes », véritables terreaux de ce fléau mondial. « La solution est globale en plus des efforts pour la sécurité. Pour parvenir à une paix durable, il faut un plan de relance économique ambitieux et un partage équitable des richesses du pays entre tous ses enfants », ajoute le PDG d’Hydroma. Il a déjà concocté un plan Marshall pour le Mali, potentiellement doté de 15.000 milliards. Ce programme pharaonique vise la reconstruction du Mali à travers le déploiement des services essentiels et la construction des infrastructures élémentaires. Il s’agit notamment des centrales électriques, des usines, des routes, des ponts, écoles, universités, etc.
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