Crise au Mali : Aliou Diallo fait des propositions pour aller de l’avant
Les acteurs de la crise politique malienne se retrouvent à nouveau ce jeudi, pour des discussions sur les contributions issues de la première concertation organisée le samedi 5 septembre. A la veille de cet important rendez-vous, Aliou Diallo a fait des propositions pour une transition politique consensuelle.
Au Mali, la junte, les partis politiques, les syndicats et la société civile se retrouvent du jeudi 10 au samedi 12 septembre pour de nouvelles discussions.
Celles-ci porteront sur les contributions issues de la première concertation organisée le samedi 5 septembre. Ce rendez-vous s’avère capital pour le Mali d’autant que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a sommé les militaires de désigner un président civil d’ici le 15 septembre.
C’est dans ce contexte que certains acteurs politiques montent au créneau pour guider ceux qui ont l’avenir du Mali entre leurs mains. Parmi ces personnalités figure Aliou Diallo, le fondateur d’APD-Maliba, l’un des poids lourds de la politique nationale.
La désignation d’un Président et d’un Premier ministre consensuels
Dans une tribune sur ses réseaux sociaux, le député de Kayes émet des propositions pour une transition politique réussie. Celui-ci comprend cinq points. Le premier concerne une transition qui ne devra pas excéder 18 mois.
Sur ce point, Aliou Diallo s’inscrit dans la même logique que la CEDEAO, qui exige une transition d’un an tout au plus, avec un président civil. Certaines informations, démenties par la junte, lui prête l’intention de se maintenir au pouvoir pendant au moins 3 ans.
Aliou Diallo préconise également la désignation d’un « Président de Transition choisi par les membres du CNSP (Comité national pour le salut du peuple) ».
Il s’agit bien d’une personnalité non militaire, même si le chef de file montant de l’opposition n’emploie pas le terme « civil ». Dans cette même veine, l’homme d’affaires malien souhaite la nomination d’un « Premier Ministre consensuel et sans coloration politique ».
Les anciens députés doivent accepter leur sort
Quatrième mesure avancée par Aliou Diallo, la formation d’« un organe législatif comprenant l’ensemble des Forces Vives » de la nation malienne. Dans ce cadre, il appelle ses collègues parlementaires à accepter une éventuelle dissolution de la 6e législature, au lieu de s’accrocher à leurs sièges contre la volonté du peuple.
« Pour ma part, j’estime qu’après la crise politique et les évènements du 18 Août, nous ne devons penser qu’à l’avenir du Mali et non au nôtre. Nous devons être au chevet des populations et soutenir la dynamique de stabilisation en cours conduite par le CNSP », a écrit le député de Kayes.
Cependant, il trouve quand même injuste d’annuler totalement les élections de mars/avril alors que certains députés ont été régulièrement élus (80%). Lui qui a été élu proprement et largement (68%) avait plaidé pour une reprise partielle des élections.
En cas de reprise totale du scrutin, il dit toutefois ne pas craindre de repasser ses examens électoraux, car le peuple le choisira à nouveau. « S’il ne s’agit que de ma personne, j’accepte la dissolution puisque même si on reprenait dix fois je gagnerais », avait-il déjà déclaré lors d’une rencontre en juin avec la population de Kayes.
Le DNI a sa place dans la transition politique
Enfin, Aliou Diallo souhaite l’adoption d’une feuille de route s’inspirant du Dialogue National Inclusif (DNI). Cet important rendez-vous de la nation malienne a eu lieu en décembre 2019, à l’initiative du désormais ex président Ibrahim Boubacar Keita (IBK). ADP-Maliba a pris part à cette concertation nationale, largement boycottée par l’opposition malienne.
Le parti de la Balance, qui se définit comme républicain, a justifié sa participation par la nécessité de ne rechercher que l’intérêt supérieur du Mali. Ce DNI avait abouti sur quatre recommandations, parmi lesquelles l’organisation des élections législatives avant le 02 mai 2020 (objectif atteint, même si tout est à refaire maintenant) et l’organisation d’un référendum pour la révision de la constitution du 25 février 1992.