Madagascar : les défis politiques de la Quatrième République
Madagascar est un pays qui a connu de nombreuses crises politiques depuis son indépendance. D’ailleurs, cela est à l’origine de la grande pauvreté du pays depuis des années.
Depuis 2019, le président Andry Rajoelina et le premier ministre Christian Ntsay dirigent le pays, après une élection contestée par l’ancien président Marc Ravalomanana. Quels sont les principaux enjeux politiques de la Quatrième République malgache ?
La lutte contre la pauvreté et la corruption
Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un indice de développement humain de 0,528 en 2020, classant le pays au 162e rang sur 189. Selon la Banque mondiale, 75 % de la population vit avec moins de 1,90 dollar par jour. La pauvreté est aggravée par les crises politiques récurrentes, qui ont affecté la stabilité et la croissance du pays.
Le président Rajoelina a fait de la lutte contre la pauvreté et la corruption son principal objectif, en lançant le programme « Initiative pour l’émergence de Madagascar » (IEM), qui vise à développer les infrastructures, l’éducation, la santé, l’agriculture et le tourisme. Toutefois, les résultats sont mitigés, et le pays fait face à des défis majeurs, tels que la dépendance à l’aide extérieure, le manque de diversification économique, la faiblesse des institutions et la pression démographique.
La consolidation de la démocratie et de l’État de droit
Madagascar a connu plusieurs crises politiques depuis son indépendance en 1960, marquées par des coups d’État, des manifestations populaires et des violences. La dernière crise a eu lieu en 2009, lorsque le maire d’Antananarivo Andry Rajoelina a renversé le président Marc Ravalomanana avec le soutien de l’armée. Cette crise a entraîné une suspension du pays par l’Union africaine et une réduction de l’aide internationale. Après une période de transition dirigée par Rajoelina, une nouvelle Constitution a été adoptée en 2010, instaurant la Quatrième République.
Des élections générales ont eu lieu en 2013, portant au pouvoir Hery Rajaonarimampianina. En 2018-2019, une nouvelle crise électorale a opposé Rajoelina et Ravalomanana, qui se sont affrontés au second tour de la présidentielle. Rajoelina a remporté le scrutin avec 55 % des voix, mais Ravalomanana a contesté les résultats devant la Haute Cour constitutionnelle, qui les a validés après plusieurs semaines de tension. La consolidation de la démocratie et de l’État de droit à Madagascar passe par le respect des règles constitutionnelles, le renforcement des institutions indépendantes, la promotion des droits humains et la participation citoyenne.
La gestion des ressources naturelles et de l’environnement
Madagascar est doté d’une biodiversité exceptionnelle, avec plus de 80 % d’espèces endémiques. Le pays abrite également des ressources minérales importantes, telles que le nickel, le cobalt, l’or ou le graphite.
Toutefois, ces richesses sont menacées par la déforestation, l’érosion des sols, le braconnage ou l’exploitation illégale. Le pays fait également face aux effets du changement climatique, qui se traduisent par des sécheresses, des inondations ou des cyclones.