Madagascar

Comment la communauté internationale peut-elle aider à résoudre la crise pré-électorale à Madagascar ?

Madagascar, la grande île de l’océan Indien, s’apprête à vivre une élection présidentielle cruciale en 2023, dans un contexte de crise politique et sociale. Depuis le début de l’année, le pays est secoué par des manifestations de l’opposition, qui dénonce le manque de transparence et d’inclusivité du processus électoral, ainsi que la répression des forces de l’ordre. La communauté internationale, qui soutient le développement et la démocratie à Madagascar, s’inquiète de cette situation et appelle au dialogue et à l’apaisement.

Quels sont les enjeux de l’élection présidentielle à Madagascar ?

L’élection présidentielle à Madagascar est prévue pour le 7 novembre 2023, selon le calendrier annoncé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il s’agit du premier scrutin depuis la révision constitutionnelle de 2021, qui a modifié les modalités du vote et du mandat présidentiel. Le président sortant, Andry Rajoelina, élu en 2018 après une campagne très disputée contre son rival historique, Marc Ravalomanana, est candidat à sa propre succession. Il affronte une quarantaine d’autres prétendants, dont certains issus de l’opposition ou de la société civile.

Voici une vidéo relatant la situation dans le pays :

L’enjeu de cette élection est de taille pour Madagascar, qui connaît une instabilité politique chronique depuis son indépendance en 1960. Le pays a connu plusieurs crises politiques majeures, marquées par des coups d’État, des violences et des sanctions internationales. La dernière en date remonte à 2009, lorsque Andry Rajoelina a renversé Marc Ravalomanana avec le soutien de l’armée. Depuis lors, le pays peine à se relever sur les plans économique, social et environnemental. Selon la Banque mondiale, Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un taux de pauvreté de 75 % et un indice de développement humain de 0,528 en 2020. Le pays fait également face à des défis majeurs en matière de sécurité alimentaire, d’accès à l’éducation et à la santé, de préservation de la biodiversité et d’adaptation au changement climatique.

L’élection présidentielle représente donc une opportunité pour le peuple malgache de choisir son avenir et de renforcer la légitimité de ses institutions. Elle constitue également un défi pour la consolidation de la démocratie et de l’État de droit dans le pays.

Pourquoi la communauté internationale est-elle préoccupée par la crise pré-électorale ?

La communauté internationale, qui regroupe les principaux partenaires et bailleurs de fonds de Madagascar, suit avec attention le processus électoral dans le pays. Elle exprime régulièrement son soutien au respect de la Constitution, des libertés fondamentales et des normes internationales en matière d’élections. Elle apporte également son appui technique et financier à la CENI et aux autres acteurs impliqués dans l’organisation du scrutin.

Toutefois, la communauté internationale se dit préoccupée par la crise pré-électorale qui secoue le pays depuis plusieurs mois. Dans un communiqué publié le 17 octobre 2023, la délégation de l’Union européenne à Madagascar, les ambassadeurs du Royaume-Uni, des États-Unis, d’Allemagne, de Corée, de France, du Japon et de Suisse ont déclaré qu’ils partagent les inquiétudes du Haut-Commissariat aux droits de l’homme quant à l’usage disproportionné de la force pour disperser les manifestations de l’opposition. Ils ont également appelé chacun à la plus grande retenue et encouragé les efforts de dialogue susceptibles de déboucher sur des mesures concrètes à même de rétablir la confiance dans le processus et de permettre des élections réussies.

La communauté internationale souligne en effet la nécessité de garantir la liberté de mouvement des candidats, la liberté de rassemblement pacifique des citoyens, ainsi que l’égalité de traitement entre les candidats de la part du pouvoir publics et des médias, afin de permettre une participation aussi large que possible et d’assurer que les résultats puissent être reconnus par tous.

Moussa D.

Ecole de journalisme à Tunis, je traite de beaucoup de sujets liés à l'actualité de mon continent de coeur : Economie, Marché, Politique et Santé ... je m'intéresse à tout et à tout le monde.

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