La diaspora comorienne a envoyé plus d’argent durant le coronavirus
Depuis le début du coronavirus dans le monde, la diaspora comorienne a été particulièrement généreuse. En effet, il y a eu une hausse d’un tiers du volume de transferts d’argent dans le pays au cours des cinq premiers mois de cette année.
Cette augmentation n’a pas été prévue, confirme la Banque centrale des Comores.
En effet, les craintes des institutions financières se sont focalisées sur la baisse des transferts d’argent vers le continent africain. Il s’agit d’une belle surprise pour les autorités comoriennes.
Au cours de cette période, la banque centrale a enregistré une hausse de près de 18 millions d’euros de transferts d’argent de la diaspora par rapport à l’année dernière. Le gouvernement de la banque centrale a considéré cette hausse comme la marque de la solidarité des citoyens.
La place de la diaspora dans l’économie du pays
Les Comores comptent plus de 300 000 diasporas, ce qui représente environ le tiers de la population totale. D’ailleurs, elles occupent une place importante dans l’économie du pays.
20 % de la richesse nationale sont représentées par les envois de fonds de la diaspora. D’ailleurs, ils constituent le principal apport en devises des Comores.
Les Comores étant contraints de stopper ces activités économiques durant la pandémie, ces transferts ont été d’une grande aide pour le développement du pays. La baisse des revenus, surtout au niveau du tourisme, a ainsi été compensée par la diaspora.
De plus, le coronavirus a empêché de nombreux expatriés de retourner dans leur pays natal. Cependant, on ne sait pas si cette situation concerne uniquement les Comores. Selon la banque mondiale, le niveau de transferts d’argent pourrait diminuer de 23 % sur l’ensemble du continent.
L’Afrique particulièrement touché
Selon les estimations de la banque mondiale, le montant total des envois de fonds pendant la crise de coronavirus devrait chuter comme jamais auparavant. Cela est sans précédent dans l’histoire des transferts de fonds depuis les années 80.
L’Afrique sera particulièrement touchée par la crise. La banque mondiale prévoit une baisse pouvant atteindre 23,1 %. En 2019, un total de 42 milliards d’euros de transferts ont été envoyés à l’Afrique subsaharienne. Cette année, le chiffre devrait se rapprocher d’environ 34 milliards d’euros.
Ce n’est pas dû à un manque de volonté. Un grand nombre de travailleurs migrants sont peu qualifiés. Ils sont également dans le secteur informel, par exemple dans les magasins de détail, les hôtels, le tourisme, le secteur agricole…
Beaucoup de ces industries ont dû cesser leurs activités en raison des mesures de confinement ou de distanciation sociale. Ces migrants sont aussi vulnérables. Ils sont les premiers à être licenciés ou leurs salaires baissent rapidement.
Utiliser des canaux peu conventionnels
Il y a également un autre problème à résoudre. Sans leur propre compte bancaire, de nombreux migrants et leurs proches doivent traiter les transferts via des prestataires de services financiers tels que Western Union.
Ces géants de l’industrie facturent des frais élevés, mais ont peu de succursales. Les entreprises locales, souvent des boutiques ou des coiffeurs, servent donc d’agences de transfert. Mais beaucoup ont été forcés de fermer pendant la crise de coronavirus.