Condamné à 20 ans de prison : voici la réaction de Guillaume Soro, candidat déclaré à l’élection présidentielle ivoirienne
Guillaume Soro, l’ex-Premier ministre et ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, vient d’être condamné ce mardi 28 avril 2020 à 20 ans de prison, 4.5 milliards de francs CFA d’amende, 5 ans de privation de droits civiques et 2 milliards de francs CFA au titre de dommages et intérêts par la justice ivoirienne ce mardi 28 avril 2020.
Selon les juges ivoiriens qui ont délibéré, il est reproché à Guillaume Soro l’achat de sa résidence de Marcory Résidentiel (Abidjan), en 2007, pour un peu plus d’1,5 milliards de francs CFA. Aux dires de l’accusation, cette villa a été acquise par Guillaume Soro via une société civile immobilière, la SCI Ebure, grâce à des fonds du trésor public ivoirien.
Le verdict, qui a été prononcé à l’issue d’un procès de quelques heures auquel ont refusé de participer les avocats de l’ancien chef rebelle. La défense affirme que les accusations portées contre Guillaume Soro ont un objectif d’ « assassinat politique » car visant avant tout à empêcher l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne de participer au scrutin présidentiel d’octobre 2020.
Guillaume Soro, croit toujours en son destin présidentiel
Réagissant à cette décision le concerné, très actif sur les réseaux sociaux n’a pas tardé à réagir sur sa page facebook officielle en se fendant d’une déclaration à la tonalité dont lui seul à le secret :
« C’est une sentence qui ne nous émeut absolument pas. La parodie de procès à laquelle nous avons assisté ce jour est la preuve ultime que l’Etat de droit est définitivement enterré par Alassane Ouattara. Cet homme qui porte aujourd’hui avec beaucoup d’aisance les habits de dictateur, qui soumet la justice à sa botte et commande des sentences de mise à mort politique contre ses rivaux afin de les exclure de la compétition électorale, incarne la pire version du dirigeant africain. Il a bien vite oublié que cette justice qu’il manipule aujourd’hui est la même qui l’avait décrété il y a quelques années, inéligible à toute élection en Côte d’Ivoire, pour nationalité et moralité douteuses.
Même être député, lui était impossible. La suite nous la connaissons tous: il est devenu président. Je lui dis que cette décision ne nous ébranle pas. Je considère ce verdict comme un non-événement, je maintiens ma candidature à la présidentielle et je demande à tous mes partisans de demeurer mobilisés et de continuer le travail de mobilisation et d’implantation. Notre victoire ne fait aucun doute. Nous gagnerons la prochaine élection présidentielle, c’est une certitude. Je reste candidat à la présidentielle et je gagnerai ! »
Procès visant à exclure un potentiel sérieux candidat à la Présidentiel ?
Cette décision a été prononcée malgré l’arrêté de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) qui dans un arrêt publié le 22 avril ordonnait à l’État ivoirien de « surseoir à l’exécution du mandat d’arrêt émis contre Guillaume Kigbafori Soro et 18 autres personnes. » dans l’affaire opposant la République de Côte d’Ivoire à Guillaume Soro. Mais visiblement cet décision a été ignoré par la justice ivoirienne dont l’agenda était déjà bien établi. Un nouveau mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de l’ancien président de l’Assemblée nationale qui, sauf appel fructueux, se voit ainsi interdire de se présenter à la présidentielle d’octobre 2020.
Crédit photo : jeuneafrique.com