Le gouvernement nigérian poursuit le gouverneur suspendu de la banque centrale pour 20 chefs d’accusation
Le gouverneur suspendu de la Banque centrale du Nigeria (CBN), Godwin Emefiele, fait face à 20 nouveaux chefs d’accusation déposés par le gouvernement fédéral nigérian, dirigé par le président Bola Tinubu. Emefiele, qui a été suspendu en juin et détenu par la police secrète depuis lors, est accusé de divers crimes financiers, dont la “confiance criminelle” et la “détournement de fonds criminels”. Le gouvernement a également demandé le retrait de l’accusation initiale de “possession illégale d’armes à feu” qu’il avait portée contre Emefiele devant le tribunal fédéral de Lagos.
Un gouverneur controversé
Emefiele a été nommé gouverneur de la CBN en 2014 par l’ancien président Goodluck Jonathan, puis reconduit pour un second mandat de cinq ans en 2019 par son successeur Muhammadu Buhari. Il a été le deuxième gouverneur le plus longtemps en poste à la tête de la banque centrale et a supervisé la plus grande récession économique du Nigeria, la première économie d’Afrique. Il a introduit une politique de taux de change multiples pour maintenir la monnaie nigériane, le naira, artificiellement forte, ce que Buhari considérait comme une question de fierté nationale.
Voici une vidéo en anglais relatant cette nouvelle :
Une suspension inattendue
Tinubu, qui a pris le pouvoir en mai 2023 après avoir battu Buhari aux élections, a lancé une enquête sur la banque centrale sous Emefiele après avoir critiqué ses politiques lors de son investiture, notamment ses mesures visant à soutenir le naira. Tinubu a suspendu Emefiele le 9 juin et l’a fait arrêter par le Département des services d’État (DSS) le lendemain. Il a ensuite nommé un enquêteur spécial pour examiner les activités de la banque centrale et d’autres entités connexes en juillet.
Une comparution devant le tribunal
Le 25 juillet, Emefiele a comparu devant le tribunal fédéral de Lagos et a plaidé non coupable à l’accusation de possession illégale d’arme à feu et de munitions portée contre lui par le gouvernement fédéral. Un juge lui a accordé une caution après son plaidoyer malgré les objections du bureau du procureur général. L’affaire a été ajournée jusqu’en novembre et le début du procès d’Emefiele. Cependant, il a été immédiatement réarrêté.
De nouvelles accusations
Le 15 août, les procureurs nigérians ont déposé une mise en accusation de 20 chefs d’accusation contre Emefiele devant le tribunal fédéral d’Abuja, dont l’un l’accusant de “conférer des avantages illégaux”, selon un avocat du gouvernement. Il n’était pas immédiatement clair quels étaient les nouveaux chefs d’accusation. Mais les documents judiciaires soumis par le bureau du procureur général le mois dernier montraient qu’Emefiele faisait face à des accusations de confiance criminelle et de détournement de fonds criminels, entre autres, qui sont passibles de longues peines de prison.