Comment les éoliennes affectent-elles la vie des éléphants en Afrique du Sud ?
L’énergie éolienne est souvent présentée comme une solution écologique et durable pour répondre aux besoins en électricité de l’humanité. Mais quels sont les effets de ces grandes hélices qui tournent dans le vent sur les animaux qui vivent à proximité ? C’est la question que se posent des scientifiques et des guides en Afrique du Sud, où des éoliennes ont été installées près du parc naturel d’Addo, l’un des plus grands sanctuaires pour les éléphants du continent.
Les éléphants, des animaux sensibles aux infrasons
Les éléphants sont des animaux fascinants, dotés d’une intelligence remarquable et d’une mémoire prodigieuse. Ils sont capables de communiquer entre eux à de grandes distances grâce à des infrasons, des sons de très basse fréquence inaudibles pour l’oreille humaine. Ces infrasons leur permettent de se coordonner, de se prévenir des dangers, de se reconnaître et de se reproduire.
Voici les essentiels à savoir sur les éléphants en Afrique du Sud :
Or, les éoliennes produisent également des infrasons lorsqu’elles fonctionnent. Selon certains guides du parc d’Addo, ces bruits parasites pourraient perturber le comportement des éléphants et affecter leur bien-être. “Les éléphants utilisent des infrasons pour communiquer.
Une étude scientifique pour mesurer l’impact des éoliennes
Face à ces inquiétudes, une étude scientifique a été lancée par l’université de Pretoria en collaboration avec EDF Renouvelables, la compagnie française qui a construit le parc éolien près du parc d’Addo. L’objectif est de mesurer l’impact réel des éoliennes sur les éléphants et de proposer des solutions pour réduire les nuisances sonores.
L’étude consiste à placer des colliers équipés de microphones et de capteurs sur une vingtaine d’éléphants, afin d’enregistrer leurs vocalisations et leurs mouvements. Les chercheurs vont également analyser le niveau de stress des éléphants en mesurant le taux de cortisol dans leurs excréments.
L’Afrique du Sud, un pays en quête d’énergies propres
L’Afrique du Sud est le pays le plus industrialisé du continent africain, mais aussi le plus gros émetteur de gaz à effet de serre. Le pays dépend encore largement du charbon pour produire son électricité, ce qui entraîne des coupures fréquentes et une pollution atmosphérique importante.
Pour sortir de cette impasse énergétique, l’Afrique du Sud mise sur les énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire. Le pays s’est fixé comme objectif d’atteindre 42% d’énergies propres dans son mix électrique d’ici 2030. EDF Renouvelables est l’un des acteurs de cette transition, avec 12 parcs éoliens et solaires en exploitation ou en construction dans le pays.
Lwando Geju, le responsable du parc éolien d’EDF Renouvelables près du parc d’Addo, explique que le pays est en pénurie et ne parvient pas à produire assez d’électricité pour ses habitants.
Un équilibre délicat entre développement et préservation
L’affaire des éléphants et des éoliennes illustre la difficulté de concilier le développement économique et la préservation de la biodiversité. L’énergie éolienne présente de nombreux avantages pour réduire les émissions de carbone et diversifier les sources d’électricité, mais elle n’est pas sans impact sur l’environnement. Il faut donc trouver un équilibre entre les besoins des humains et ceux des animaux, en tenant compte des spécificités de chaque espèce et de chaque territoire.
Les éléphants sont des animaux emblématiques de l’Afrique, qui jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes. Ils sont aussi menacés par le braconnage, la fragmentation de leur habitat et les conflits avec les populations locales. Il est donc primordial de les protéger et de leur assurer un cadre de vie harmonieux. Les éoliennes peuvent être une opportunité pour l’Afrique du Sud, à condition qu’elles ne nuisent pas à ces géants sensibles.