Les médias et la liberté d’expression au Burundi : l’état de la presse, les restrictions et les défis à la liberté d’expression
La liberté de la presse et d’expression est un enjeu important au Burundi. Depuis l’indépendance du pays en 1962, les médias ont été régulièrement soumis à des restrictions et des pressions de la part du gouvernement et des groupes politiques.
Une situation très critique en 2015
Effectivement, la situation des médias et de la liberté d’expression s’est gravement détériorée depuis la tentative de coup d’État manqué en mai 2015. À cette époque, le président Pierre Nkurunziza a été critiqué pour avoir cherché à briguer un troisième mandat, en violation de la constitution burundaise. Cette décision a déclenché une crise politique et des manifestations dans le pays.
Voici une vidéo relatant ces faits :
En réponse, le gouvernement a pris des mesures sévères pour réprimer les voix critiques, notamment dans les médias. Plusieurs stations de radio et de télévision indépendantes ont été fermées, notamment Radio Publique Africaine (RPA), Radio Bonesha et Radio Télé Renaissance. Des journalistes ont été arrêtés, emprisonnés et même torturés pour leur travail. Certains ont été forcés de quitter le pays pour leur sécurité.
Les autorités ont également adopté des lois restrictives qui entravent la liberté de la presse et de l’information. En 2018, le gouvernement a adopté une loi sur la presse qui oblige les journalistes à obtenir une autorisation du gouvernement pour exercer leur profession. Cette loi prévoit également des sanctions sévères pour les infractions à la réglementation.
Ces mesures ont eu un impact significatif sur la capacité des journalistes et des médias à fonctionner de manière indépendante et à informer le public. De nombreux Burundais ont eu du mal à accéder à des informations impartiales et fiables sur les événements politiques et sociaux dans leur pays.
L’élaboration d’une loi sur la presse
Cette loi exige que les journalistes obtiennent une accréditation du gouvernement pour pouvoir exercer leur métier. Les médias doivent également être enregistrés auprès des autorités et doivent se conformer à un certain nombre de règles et de réglementations, sous peine de sanctions sévères. Les sanctions prévues par la loi comprennent des amendes importantes, la suspension ou la fermeture des médias, et même des peines de prison pour les journalistes.
De plus, la loi donne aux autorités de larges pouvoirs pour surveiller les médias et pour censurer les contenus qu’elles considèrent comme étant contraires à l’intérêt national ou à la sécurité de l’État. Cette disposition est largement considérée comme étant susceptible d’être utilisée pour réprimer la critique et les opinions dissidentes.
Cette loi a été vivement critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse, qui estiment qu’elle constitue une atteinte grave à la liberté d’expression et à la liberté de la presse au Burundi. Ils ont appelé le gouvernement burundais à revenir sur cette loi et à respecter les normes internationales en matière de liberté d’expression et de droits de l’homme.