Covid-19 au Kenya : crainte d’une recrudescence de la propagation du virus à cause de la stigmatisation
Le manque de tests et l’absence d’équipements dédiés au personnel médical suscitent la crainte des populations africaines. S’ajoute à cela, la stigmatisation des soignants et des personnes testées positives au SARS-Cov-2. La grande majorité des populations et notamment les habitants des quartiers les plus démunis du Kenya, fuient les centres de santé et préfèrent se tourner vers des pratiques non conventionnelles pour se soigner. Face à de telles situations, les agents de santé et les organismes humanitaires craignent une propagation accrue du coronavirus.
La crainte du coronavirus retarde la prise en charge des malades au Kenya
Une grande part de la population kenyane évite de se rendre dans les centres de santé de peur d’y contracter le coronavirus. Cette crainte s’explique, d’une part, par le manque d’information sur la pandémie dans le pays. D’autre part, l’insuffisance de matériel de protection destiné aux agents de santé inquiète également les habitants du Kenya. De ce fait, les malades s’interdisent de se soigner auprès des cabinets médicaux et des structures médicales. Et ce, quelle que soit la maladie dont ils souffrent.
Ainsi, de nombreuses personnes présentant les premiers symptômes de la Covid-19 ne sont pas soignées à temps. Elles ne se présentent dans les hôpitaux que lorsqu’elles sont en phase grave de la maladie. Pendant toute la durée d’évolution de la pathologie, ces personnes continuent de vivre en société et contaminent, ainsi, plusieurs autres personnes. Par ailleurs, plusieurs habitants refusent catégoriquement de se faire tester par crainte d’être placés en isolement et d’être désapprouvés par la société.
Les représentants de certains organismes humanitaires qui opèrent dans le cadre de la lutte contre la pandémie sur place tirent la sonnette d’alarme. Cette situation est, en effet, très favorable à la propagation massive et rapide du virus.
A ce jour, le Kenya compte seulement 9 930 guérisons sur au moins 23 873 cas confirmés. 391 décès liés à la Covid-19 ont été enregistrés dans le pays. Des personnalités politiques et médiatiques ainsi que des agents de santé qui ont travaillé en première ligne dans la lutte contre le coronavirus figurent dans la liste des victimes qui ont succombé au coronavirus.
Les centres de santé accueillent de moins en moins de patients
Les habitants des zones les plus pauvres du Kenya préfèrent notamment s’orienter vers les guérisseurs pour obtenir un traitement contre la Covid-19 ou contre d’autres pathologies. L’efficacité de ces thérapies non conventionnelles pour traiter la Covid-19 et les autres maladies, est, toutefois, problématique.
Les personnes qui ont impérativement besoin d’une assistance médicale, à l’instar des femmes enceintes, se contraignent même à faire appel à des praticiens traditionnels pour bénéficier d’une prise en charge à leur domicile.
Les conditions de prise en charge des malades sont des plus désastreux. Une accoucheuse traditionnelle qui offre ses services aux habitants d’un bidonville à Nairobi s’est confiée sur le sujet: “Je suis mal équipée. Cependant, nous devons parfois aider les femmes enceintes en utilisant des sacs en plastique comme gants. Cela me permet d’essayer d’aider à sauver des vies”. Ces propos ont été rapportés par le site d’actualité africanews .
Le nombre de cas positifs à la Covid-19 au Kenya a connu une hausse soutenue ces dernières semaines. Le compte pays ne compte pas moins de 500 nouvelles contaminations par jour. Pourtant, si l’on se réfère à la situation décrite précédemment, les chiffres officiels ne reflètent, donc, pas la réalité.