La dangereuse dérive financière du régime Diomaye–Sonko
Depuis leur arrivée au pouvoir en avril 2024, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, chantres autoproclamés de la « rupture », ont déjà contracté plus de 1 665 milliards FCFA de dettes en moins d’un an. Ce montant est nettement supérieur au rythme d’endettement enregistré sous le président Macky Sall, notamment dans ses deux dernières années (2022-2023), où l’endettement net annuel moyen tournait autour de 1 000 milliards FCFA, mais pour des investissements visibles : ponts, autoroutes, universités, centrales électriques, forages, stades, hôpitaux, centres de formation, tribunaux, gendarmeries, commissariats, logements, etc.
Un endettement record… mais pour quoi ?
Ce qui frappe aujourd’hui les observateurs, c’est l’opacité : aucune première pierre, aucun chantier majeur, aucun projet structurant clairement identifiable. « Où va l’argent ? Où sont les preuves de l’usage productif de ces ressources ? Le peuple sénégalais mérite des réponses claires, car cette dette, c’est lui qui devra la rembourser, pas les leaders du régime », explique un observateur de la vie politique sénégalaise.
Des Eurobonds à haut risque signés dans la précipitation
Le comble de la contradiction réside dans le recours en juin 2024 à un Eurobond de 450 milliards FCFA, émis à un taux de 7,75 % sur 7 ans. Cette méthode, pourtant vivement critiquée par Ousmane Sonko lorsqu’il était dans l’opposition, est aujourd’hui utilisée avec une légèreté inquiétante. Pire encore : c’est la banque d’affaires américaine JP Morgan, pilier du capitalisme mondial, qui a structuré et placé cette dette.
Une dette sans justification, pour des intérêts idéologiques ?
Certains signes inquiétants laissent penser que ces emprunts pourraient servir à financer un “Plan Diomaye pour la Casamance”, qui ressemble davantage à un compromis politique avec le MFDC qu’à un programme économique national ; à récompenser les “casseurs de la République”, ces groupes violents qui ont servi d’avant-garde à la conquête du pouvoir ; et à entretenir des réseaux de souteneurs à l’international*, notamment via des cabinets de lobbying et des financements obscurs.
Un ratio alarmant : un emprunt tous les mois
Avec une moyenne de plus de 275 milliards FCFA empruntés par mois, le rythme est plus rapide que celui de Macky Sall, alors même que l’actuel régime critiquait vivement l’endettement antérieur. Cette incohérence manifeste met en doute la sincérité du discours de « rupture”.
Un discours populiste, une gestion clientéliste ?
Au lieu d’une gouvernance rigoureuse, le régime semble avoir privilégié la récompense de clientèles politiques et la mise en place d’un pouvoir parallèle où la transparence budgétaire est sacrifiée au profit de deals occultes. En cela, les Pastef agissent en contradiction totale avec leurs promesses de bonne gouvernance.
Le problème du Sénégal n’est-il pas, finalement, Ousmane Sonko ? Le Sénégal était sur une trajectoire de progrès, aujourd’hui il est en train de péricliter…