L’avenir du pétrole et du gaz en Afrique : positionnement pour la transition énergétique
L’industrie pétrolière et gazière africaine entre dans une nouvelle ère. Alors que le monde cherche à accélérer sa transition loin des combustibles fossiles, les pressions sur les pays producteurs de pétrole et de gaz du continent augmentent. Notre analyse a révélé que la plupart sont fortement exposés à la transition énergétique mondiale, car leurs économies dépendent des revenus du pétrole et du gaz, tandis que leurs réserves coûtent plus cher à produire et sont, en moyenne, plus intensives en carbone que le pétrole et le gaz d’autres régions.
Dans le même temps, la demande d’énergie sur le continent menace de dépasser l’offre. Au cours des deux prochaines décennies, la croissance rapide de la population et l’industrialisation devraient entraîner une forte croissance de la demande énergétique sur tout le continent, y compris pour les combustibles fossiles.
La pression sur le secteur pétrolier et gazier africain s’accroît
Il est de plus en plus clair que l’élan mondial vers la durabilité et l’abandon des combustibles fossiles s’accélère. Pour la première fois, la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) a explicitement fait référence à un abandon du charbon et à la suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles dans son texte de décision de 2021, tandis que les gouvernements, les investisseurs et les consommateurs du monde entier signalent des plans pour un abandon plus rapide des combustibles fossiles.
Voici une vidéo en anglais relatant ces faits :
Ce changement exerce de nouvelles pressions sur le secteur pétrolier et gazier de la part des parties prenantes et des régulateurs. Dans sa feuille de route zéro net d’ici 2050, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a souligné que le secteur mondial de l’énergie doit parvenir à une réduction significative de l’utilisation des hydrocarbures d’ici 2040, y compris l’arrêt progressif de toutes les centrales électriques au charbon et au pétrole afin d’atteindre le zéro net d’ici 2050.
Dépendance aux exportations de pétrole et de gaz
Cette tendance crée plusieurs considérations pour les pays africains producteurs de pétrole et de gaz qui dépendent fortement des pools de capitaux mondiaux pour financer leurs projets d’hydrocarbures et maintenir leurs opérations pétrolières et gazières. Les actifs pétroliers et gaziers africains sont en moyenne 15 à 20 % plus coûteux à développer et à exploiter et 70 à 80 % plus intensifs en carbone que les actifs pétroliers et gaziers mondiaux. Et alors que les réserves mondiales de capitaux pour les projets d’hydrocarbures commencent à diminuer, notre analyse suggère que le coût de la production de pétrole et de gaz en Afrique devrait augmenter, rendant les projets pétroliers et gaziers africains potentiellement encore moins compétitifs sur les marchés mondiaux.
Alors que les majors pétrolières se tournent vers des bassins à faibles émissions, les pays africains producteurs de pétrole pourraient se retrouver dépriorisés pour un développement ultérieur et confrontés à un risque accru d’actifs bloqués avec d’importantes réserves de pétrole et de gaz restant inexploitées.