Gaz : le pont de l’Afrique du Sud vers un avenir bas carbone ?
L’Afrique du Sud a un besoin urgent d’un accès sécurisé à l’énergie, associé à une voie claire vers la décarbonisation. La réponse aux questions énergétiques du pays semble résider dans une combinaison bien équilibrée de gaz et d’énergies renouvelables. Comment un pays si dépendant du charbon peut-il faire la transition d’un carbone lourd aujourd’hui à un demain sans carbone ? La réponse réside dans un pont et ce pont est le gaz.
Accroître d’urgence l’accès à l’énergie
Selon le Dr Minnesh Bipath, CIO par intérim et directeur général du South African National Energy Development Institute (SANEDI), la décarbonisation n’est pas négociable. Cependant, alors que diverses options d’énergie propre deviennent compétitives et que de plus en plus d’énergies renouvelables sont mises en ligne en remplaçant les technologies du charbon, Bipath pense que nous devrons faire face à l’intermittence qui l’accompagne et résoudre les problèmes d’inertie. Dans son option, la génération et le stockage flexibles deviendront essentiels. Cependant, estime-t-il, la production de gaz, ainsi qu’un mélange de gaz naturel et d’hydrogène, est la solution pour décarboniser l’économie sud-africaine.
Voici une vidéo en anglais relatant le marché du gaz en Afrique :
Bipath a clairement indiqué que le plan de ressources intégré (IRP) de l’Afrique du Sud 2019 nécessite un mix énergétique, un mix qui inclut les fossiles, le nucléaire et les énergies renouvelables. Afin d’assurer une transition juste, le mélange doit inclure tous ces aspects. Selon Maurice Radebe, directeur et directeur de la WITS Business School en Afrique du Sud, il existe une source d’énergie évidente qui peut assurer une transition juste.
Selon le panel, toutes les formes de gaz seront nécessaires pour décarboner le pays tout en garantissant la création d’emplois pour tous ceux qui font actuellement partie de l’économie des combustibles fossiles. Le Gaz de Pétrole Liquide (GPL), ainsi que le Gaz Naturel Liquide (GNL), offrent un grand potentiel de création d’emplois, notamment en raison des réserves de gaz récemment découvertes en Afrique du Sud et au Mozambique.
Dans quelle mesure l’Afrique du Sud est-elle prête pour une révolution du gaz ?
Le Dr Minnesh Bipath pense que plusieurs facteurs suggèrent que le pays est prêt pour le gaz. L’hydrogène devrait être compétitif en termes de coûts d’ici 2030 et les fonds d’urgence du gouvernement pour l’électricité devraient stimuler un développement rapide, allant même jusqu’à mettre en place des navires à moteur, fournissant de l’électricité à base de GNL.
L’Afrique du Sud a commencé à développer des plans d’hydrogène il y a 10 ans avec la création du livre blanc sur l’hydrogène. Et maintenant, l’Afrique du Sud possède également 75 % des réserves mondiales de platine, un élément essentiel de la technologie des piles à combustible.
Bipath ajoute que le ministère des Sciences et de l’Innovation a dépensé 1,2 milliard de rands (890 millions de dollars) pour développer les compétences et la propriété intellectuelle dans cet espace. La feuille de route de la Hydrogen Society et le développement des corridors de valeur du platine stimuleront l’économie de l’hydrogène du pays. Ces projets commenceront par cibler le secteur des transports, responsable de 91 % des émissions de l’Afrique du Sud, voire réinventer le rail avec des trains à hydrogène.