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Azro, le village qui renaît de ses cendres après le séisme

Le 8 septembre 2023, un séisme de magnitude 7,1 a frappé le Maroc, faisant plus de 2 000 victimes et des milliers de sans-abris. Parmi les zones les plus touchées, le village d’Azro, situé à 40 km au sud de Marrakech, a été presque entièrement détruit. Face à l’absence d’aide humanitaire, les habitants ont décidé de se prendre en main et de construire un village de fortune avec les moyens du bord.

Un village dévasté par le séisme

Azro était un village paisible niché au pied des montagnes de l’Atlas. Ses habitations en terre et en pierre se fondaient dans le paysage ocre et verdoyant. Mais le 8 septembre, à 10h32, tout a basculé. Un violent tremblement de terre a secoué la région, faisant s’effondrer les maisons les unes après les autres. « En quelques secondes, nous sommes devenus des sans-abris », raconte Mohamed, un habitant du village. Il a perdu sa femme et son fils dans la catastrophe. Il ne lui reste que sa fille de 8 ans, blessée à la jambe. « Nous avons tout perdu, notre maison, nos affaires, nos animaux », confie-t-il, les larmes aux yeux.

Voici une vidéo relatant ce séisme :

Selon les autorités locales, le village d’Azro compte deux morts et une cinquantaine de blessés sur une population d’environ 500 habitants. La plupart des maisons sont inhabitables et dangereuses. Les habitants ont l’interdiction formelle d’y retourner. Ils doivent se contenter de récupérer quelques affaires sous la surveillance des secouristes.

La mobilisation des habitants

Face à la situation dramatique, les habitants d’Azro n’ont pas baissé les bras. Dès le lendemain du séisme, ils ont commencé à s’organiser pour construire un village de fortune le long de la route qui mène vers les montagnes. Ils ont utilisé des bambous récupérés près de la rivière voisine, à sec à cause de la sécheresse, pour fabriquer des structures en bois. Ils ont ensuite accroché des tissus, des couvertures ou des bâches de plastique pour faire des abris provisoires. « Nous n’avons pas le choix, nous devons survivre », explique Rachid, un autre habitant du village. Il a réussi à sauver sa femme et ses trois enfants, mais il a perdu sa maison et son échoppe où il vendait des fruits et légumes.

Les habitants d’Azro ont fait preuve d’une solidarité exemplaire. Ils se sont entraînés mutuellement dans la construction du campement. Ils ont partagé leurs maigres ressources : eau, nourriture, vêtements, médicaments… Ils ont aussi reçu l’aide des villages voisins, moins touchés par le séisme, qui leur ont apporté du matériel et de la nourriture.

L’attente de l’aide internationale

Malgré leur courage et leur débrouillardise, les habitants d’Azro ne peuvent pas tout faire seuls. Ils ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence pour faire face à leurs besoins vitaux : eau potable, nourriture, hygiène, santé… Or, cette aide tarde à arriver. « Cela fait deux jours que nous attendons », s’impatiente Rachid. Il déplore le manque de réactivité des autorités marocaines et des organisations internationales.

Quelques signes montrent toutefois que la situation pourrait s’améliorer. Sur la route qui passe devant le village, des camions militaires transportant du matériel et des tractopelles se succèdent. Une équipe de la protection civile italienne est également présente pour évaluer les besoins et fournir l’aide nécessaire. « Nous sommes arrivés aujourd’hui et nous allons installer des tentes, des latrines, des points d’eau et une infirmerie », explique Giovanni, un secouriste italien.

La reconstruction du village

Les habitants d’Azro ne se contentent pas d’attendre l’aide humanitaire. Ils pensent déjà à l’avenir et à la reconstruction de leur village. Ils espèrent pouvoir retrouver leur mode de vie et leur identité. « Nous voulons reconstruire nos maisons avec des matériaux plus solides et plus sûrs », affirme Mohamed. Il souhaite aussi que le village soit doté d’infrastructures modernes : électricité, eau courante, école, dispensaire…

Pour cela, les habitants d’Azro comptent sur le soutien du gouvernement marocain et de la communauté internationale. Ils espèrent que le séisme sera l’occasion de développer la région, longtemps délaissée et marginalisée. Ils rêvent d’un village plus beau, plus confortable et plus prospère.

Moussa D.

Ecole de journalisme à Tunis, je traite de beaucoup de sujets liés à l'actualité de mon continent de coeur : Economie, Marché, Politique et Santé ... je m'intéresse à tout et à tout le monde.

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