Loin des clichés d’un continent épargné par les maladies chroniques, l’Afrique se confronte à une nouvelle réalité : l’augmentation alarmante des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les enfants. Un phénomène qui sonne l’alerte et pousse à une mobilisation collective pour endiguer ce fléau silencieux.
Un mal qui frappe aussi les jeunes
En Afrique, les AVC étaient longtemps considérés comme une maladie des adultes, liée au vieillissement et à des facteurs de risque comme l’hypertension, le diabète ou le tabagisme. Mais les statistiques révèlent une réalité troublante : les enfants sont de plus en plus touchés.
Au Sénégal, le premier motif d’hospitalisation et de décès en neurologie chez les enfants est l’AVC, d’après les données du service de neurologie du CHU de Fann à Dakar. Une situation similaire est observée dans d’autres pays du continent, comme le Congo et le Bénin.
Des causes multifactorielles
Cette hausse des AVC chez les enfants africains s’explique par une combinaison de facteurs :
- Les maladies génétiques : La drépanocytose, maladie héréditaire particulièrement répandue en Afrique subsaharienne, est un facteur de risque majeur d’AVC chez les enfants. Elle fragilise les globules rouges et altère la circulation sanguine, augmentant ainsi la probabilité d’accidents vasculaires.
- Les infections : Certaines infections, comme la méningite ou l’endocardite, peuvent également causer des AVC chez les enfants.
- Les malformations cardiaques : Les malformations cardiaques congénitales sont une autre cause importante d’AVC chez les enfants africains.
- L’hypertension artérielle : Bien que moins fréquente chez les enfants que chez les adultes, l’hypertension artérielle peut également toucher les jeunes et augmenter le risque d’AVC.
- Les modes de vie : L’adoption de modes de vie sédentaires, une alimentation déséquilibrée et l’exposition à la pollution atmosphérique contribuent également à l’augmentation des AVC chez les enfants.
Un avenir incertain si rien n’est fait
Si aucune mesure n’est prise pour enrayer cette tendance, l’avenir des enfants africains s’assombrit. Les AVC peuvent avoir des conséquences graves et durables, allant de la paralysie aux troubles du langage en passant par des difficultés d’apprentissage.
Il est donc crucial d’agir à plusieurs niveaux :
- Renforcer la sensibilisation et l’éducation : Informer les populations sur les facteurs de risque d’AVC chez les enfants et sur les mesures préventives à adopter.
- Améliorer l’accès aux soins : Garantir un accès équitable et de qualité aux soins médicaux pour tous les enfants, y compris le dépistage et la prise en charge précoces des maladies chroniques.
- Promouvoir des modes de vie sains : Encourager la pratique d’une activité physique régulière, une alimentation saine et des comportements sains chez les enfants.
- Mener des recherches : Soutenir la recherche sur les causes et les traitements des AVC chez les enfants africains afin de développer des solutions adaptées aux réalités du continent.
Un combat collectif pour sauver des vies
La lutte contre les AVC chez les enfants en Afrique est un combat collectif qui nécessite l’engagement des gouvernements, des organisations internationales, des professionnels de la santé et des communautés. En mobilisant tous les acteurs et en agissant de manière concertée, il est possible de renverser cette tendance et de sauver des vies précieuses.
L’avenir des enfants africains dépend de notre action aujourd’hui. Ne restons pas sourds à ce cri d’alerte et unissons-nous pour offrir à ces jeunes générations une vie en meilleure santé.