Le président togolais Faure Gnassingbé a œuvré pour un changement de régime. Dans quelques jours, le Togo sera un régime parlementaire. Un modèle qui a de nombreux atouts pour les électeurs.
À l’exception de quelques pays sur le continent (Ethiopie, Maurice…), rares sont les Etats africains à avoir adopté un régime parlementaire. Pourtant, indiquait le politologue français Jean-Louis Thiebault, « l’option pour le régime présidentiel (…) est associée aux pays situés au-dessous du seuil de la démocratie ». En faisant adopter une nouvelle constitution, mettant en exergue un régime désormais parlementaire, le président togolais Faure Gnassingbé a décidé d’emmener son pays dans une nouvelle ère. Si la plupart des médias se sont concentrés sur le futur poste de président du Conseil des ministres, force est de constater que le passage d’un régime présidentiel à un régime parlementaire est une avancée démocratique. Ce régime permet notamment de redonner « aux citoyens un certain contrôle » sur l’Etat, résument des membres du think-tank Audace Institut Afrique, dans leur ouvrage « Le régime parlementaire, catalyseur du développement en Afrique ».
L’exécutif redevable de ses actes devant le législatif
Alors que les législatives auront lieu le 29 avril prochain, au Togo, la nouvelle Constitution désirée par Faure Gnassingbé veut rééquilibrer les pouvoirs en limitant les prérogatives du Président de la République au profit d’un renforcement de l’Assemblée nationale. Objectifs ? « Cela permettra de favoriser une gouvernance transparente et responsable, puisque le pouvoir exécutif sera davantage redevable de ses actes devant le législatif », résume un spécialiste de la vie politique togolaise. Comme dans plusieurs pays occidentaux, les députés se devront d’être à l’écoute du peuple, puisque les citoyens, comme l’indique l’article 93 de la nouvelle constitution, pourront réclamer un référendum. Avec un régime présidentiel, « la démocratie se limite à un bulletin dans l’urne et la société civile n’a ensuite aucun moyen de contrôle de l’action des dirigeants », déplore le think-tank Audace Institut Afrique. Le régime parlementaire renforce, lui, l’implication des citoyens.
Le choix de Faure Gnassingbé pour une nouvelle ère politique
Mais au-delà d’une démocratie plus juste, le régime parlementaire serait la voie vers un développement plus important, assure l’institution africaine du professeur Mamadou Koulibaly, qui a réalisé une étude montrant que « de bonnes institutions sont la clé du recul de la pauvreté ». Selon lui, « l’analyse des différents modèles constitutionnels montre que cette conception parlementaire est la plus adaptée à la voie de progrès souhaitée pour l’Afrique » et que « plus les régimes s’en rapprochent, mieux la démocratie et l’état de droit fonctionnent. Plus ils s’en éloignent, plus la démocratie fonctionne mal ». Faure Gnassingbé a fait le choix d’un régime parlementaire qui doit permettre de débuter une nouvelle ère. Le mois prochain, les Togolais rejoindront donc la liste des rares démocraties africaines à avoir délaissé le régime présidentiel…