La variole du singe, ou mpox, est une maladie infectieuse causée par un virus proche de celui de la variole humaine, éradiquée depuis 1980. Elle se transmet par contact direct avec des animaux infectés, principalement des singes et des rongeurs, ou avec des personnes malades. Les symptômes sont similaires à ceux de la variole : fièvre, maux de tête, éruptions cutanées et lésions sur tout le corps. La maladie peut être mortelle dans 1 à 10 % des cas, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La variole du singe est endémique dans plusieurs pays d’Afrique centrale et occidentale, où elle provoque des flambées sporadiques depuis les années 1970. Mais depuis 2022, l’épidémie a pris une ampleur inédite en République démocratique du Congo (RDC), où plus de 35 000 cas et 600 décès ont été signalés dans environ 85 % du pays. L’OMS a classé la variole du singe en urgence de santé publique internationale le 23 juillet 2022, craignant une propagation à d’autres pays et régions.
Quels sont les facteurs qui favorisent la diffusion du virus ?
Plusieurs facteurs expliquent la flambée actuelle de variole du singe en RDC et le risque de propagation mondiale. Parmi eux :
- La faiblesse du système de santé et la difficulté d’accès aux soins dans un pays en proie à l’instabilité politique, aux conflits armés et à la pauvreté. La RDC fait également face à d’autres épidémies, comme le Covid-19, le choléra ou Ebola, qui limitent les ressources disponibles pour lutter contre la variole du singe.
- La mobilité des populations, qui favorise les contacts entre les zones rurales où vivent les animaux réservoirs du virus et les zones urbaines où se concentrent les cas humains. Le virus peut également se propager par le commerce illégal d’animaux sauvages ou par les voyages internationaux.
- Le changement climatique, qui modifie les habitats naturels des animaux et augmente le risque de transmission zoonotique, c’est-à-dire du règne animal vers l’homme.
- La transmission sexuelle, qui constitue un nouveau mode de diffusion du virus chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), en particulier ceux ayant des partenaires multiples. Ce phénomène a été observé en Europe et dans les Amériques, où la plupart des cas importés de variole du singe sont recensés. L’OMS souligne l’importance de protéger et d’impliquer les communautés touchées, en leur fournissant des informations et des services adaptés, et en luttant contre la stigmatisation et la discrimination.
Voici une vidéo relatant ces faits :
Quelles sont les mesures pour contrôler l’épidémie ?
Pour contrôler l’épidémie de variole du singe, l’OMS recommande aux pays concernés de mettre en œuvre une réponse coordonnée, basée sur :
- La surveillance renforcée de la maladie et la recherche des contacts
- La communication des risques et l’engagement communautaire
- La prévention et le contrôle des infections dans les établissements de santé
- La gestion clinique des cas et le traitement symptomatique
- La recherche sur l’utilisation des vaccins, des thérapies et d’autres outils
Les vaccins peuvent jouer un rôle important dans le contrôle de l’épidémie, mais leur approvisionnement et leur efficacité sont limités. L’OMS appelle à une distribution équitable des doses disponibles, en évitant que le scénario de la pandémie de Covid-19 se répète. L’agence onusienne reste en contact avec les fabricants de vaccins, ainsi qu’avec les pays et les organisations prêts à partager des doses.
La variole du singe est une menace sérieuse pour la santé publique mondiale, qui nécessite une action urgente et collective. Il est essentiel de renforcer la surveillance, la prévention et la prise en charge de la maladie, ainsi que la solidarité et la coopération entre les pays et les acteurs concernés.