Depuis le début des hostilités militaires entre Israël et le Hamas le 7 octobre dernier, l’Émir Sheikh
Tamim bin Hamad Al Thani du Qatar est devenu incontournable. Le jeune monarque de 43 ans, à la tête
de l’un des États les plus riches de la planète, a fait de son pays la seule courroie de transmission entre
Israël, les pays occidentaux, le Hamas et les autres pays arabes.
Il faut dire qu’Al-Thani n’est pas un novice en matière de diplomatie internationale. Depuis son accession au
trône il y a dix ans, l’Émir a cherché à positionner son émirat comme un acteur majeur sur la scène géopolitique
mondiale. Un soft-power efficace mais discret, qui assure au petit royaume gazier des amis aux quatre coins du
globe, et en particulier la France, les États-Unis…Et Israël.
Le Qatar est ainsi devenu une sorte de carrefour diplomatique dans la région. L’approche diplomatique du Sultan
Al-Thani, souvent considérée comme pragmatique et flexible, vise donc à maintenir une certaine neutralité tout
en jouant un rôle actif dans les affaires régionales. Cette posture a permis à Al-Thani et à son pays de se
positionner comme des interlocuteurs clés dans la résolution de crises, comme celle que connaît actuellement la
région israélo-palestinienne.
Car depuis le début du mois d’octobre, le Qatar s’est aussi imposé comme l’une des figures incontournables : en
ayant accepté il y a plusieurs années sur son sol le bureau politique du Hamas, Doha a noué des liens avec
l’organisation terroriste, lui permettant aujourd’hui de négocier les quelques 240 otages prisonniers dans les
tunnels sous Gaza. Plusieurs gouvernements de l’Union Européenne se sont ainsi tournés vers le Qatar dans
l’espoir de libérer leurs citoyens détenus en otage.
Quatre otages ont déjà retrouvé la liberté, même si le début de l’offensive terrestre pourrait compliquer les
prochains pourparlers. Mais le Qatar n’est pas le seul pays en lice pour le rôle de médiateur. L’Égypte, la
Turquie, et d’autres acteurs régionaux tentent également de s’imposer comme des intermédiaires clés.
Le rôle du Sultan Al-Thani dans cette crise est scruté de près, tant par les acteurs régionaux que par la
communauté internationale. Sa capacité à négocier un accord pour la libération des otages, voire un cessez-le-feu
durable, pourrait redéfinir le rôle du Qatar sur la scène internationale et dans la résolution de l’un des conflits les
plus inextricables du monde.