La pollution plastique est l’un des plus grands défis environnementaux de notre époque. Chaque année, des centaines de millions de tonnes de plastique sont produites, consommées et jetées, sans être recyclées ni éliminées correctement. Le plastique envahit les océans, les terres, les animaux et même l’air que nous respirons. Il menace la biodiversité, la santé humaine et le climat.
Face à ce fléau, le Kenya a décidé d’agir. Le pays africain, qui a déjà interdit les sacs plastiques en 2017, a accueilli du 28 février au 2 mars 2022 l’assemblée pour l’environnement de l’ONU, la plus haute instance internationale sur ces sujets. Plus de 175 pays ont participé à ce sommet, qui a abouti à une résolution historique : l’adoption du principe d’un traité international juridiquement contraignant sur la pollution plastique.
Un traité pour réguler le cycle de vie du plastique
Le traité sur la pollution plastique vise à réguler le cycle de vie du plastique, de sa production à son élimination, en passant par sa consommation et son recyclage. Il s’agit de réduire la quantité de plastique produite et utilisée, d’encourager l’utilisation de matériaux alternatifs et biodégradables, de renforcer le tri et le recyclage des déchets plastiques, et de prévenir leur dispersion dans l’environnement.
Voici une vidéo relatant cette nouvelle :
Le traité prévoit également des mesures spécifiques pour lutter contre la pollution plastique marine, qui représente environ 80% de la pollution plastique totale. Il s’agit notamment d’interdire ou de limiter certains objets en plastique à usage unique, comme les pailles, les couverts ou les gobelets, qui sont souvent abandonnés sur les plages ou emportés par les courants marins. Il s’agit aussi de renforcer la coopération internationale pour surveiller, nettoyer et restaurer les écosystèmes marins affectés par le plastique.
Un processus de négociation qui doit aboutir d’ici 2024
L’adoption du principe d’un traité sur la pollution plastique est une avancée majeure, mais ce n’est que le début d’un processus de négociation qui doit aboutir à un texte final d’ici 2024. Pour cela, un comité intergouvernemental de négociation a été créé lors du sommet de Nairobi. Il devra se réunir au moins deux fois par an pour discuter des modalités et des détails du traité.
Le comité devra notamment définir le champ d’application du traité, ses principes et ses objectifs, ses obligations et ses mécanismes de mise en œuvre, ainsi que ses modalités de financement et d’assistance technique. Il devra aussi prendre en compte les spécificités et les besoins des pays en développement, qui sont souvent les plus touchés par la pollution plastique mais qui disposent de moins de moyens pour y faire face.
Le comité devra également consulter les parties prenantes non étatiques, comme les organisations non gouvernementales, les entreprises, les scientifiques ou les citoyens, qui ont un rôle important à jouer dans la lutte contre la pollution plastique. Le comité devra enfin présenter un projet de traité à l’assemblée pour l’environnement de l’ONU en 2024, qui devra être approuvé par consensus ou par vote.
Le Kenya, un leader dans la lutte contre la pollution plastique
Le Kenya est un pays qui a montré son engagement et son leadership dans la lutte contre la pollution plastique. En 2017, il a été l’un des premiers pays au monde à interdire les sacs plastiques, une mesure qui a permis de réduire considérablement la quantité de déchets plastiques dans le pays. Le Kenya a aussi mis en place des initiatives de sensibilisation, de nettoyage et de recyclage du plastique, impliquant les communautés locales, les écoles, les entreprises et les autorités.
Le Kenya a également joué un rôle clé dans la promotion d’un traité sur la pollution plastique au niveau international. Il a été l’un des premiers pays à soutenir l’idée d’un tel traité, lancée en 2018 par la Norvège. Il a aussi co-présidé le groupe de travail chargé d’étudier la faisabilité et les options d’un tel traité, qui a rendu son rapport en 2021. Il a enfin accueilli le sommet de Nairobi, qui a permis d’obtenir un consensus sur le principe d’un traité.
Le Kenya entend poursuivre son engagement et sa contribution au processus de négociation du traité, en tant que pays hôte du comité intergouvernemental de négociation. Il espère ainsi contribuer à l’élaboration d’un traité ambitieux et efficace, qui permettra de protéger l’environnement et le bien-être des générations présentes et futures.