ADP Maliba a appelé, le 10 mai, à voter en faveur de la nouvelle Constitution, lors du référendum du 18 juin prochain. Se faisant, il se met à l’opposé de certains partis qui souhaitent le rejet de ce projet. Mais la formation politique d’Aliou Diallo a des raisons valables d’adopter la position qui est la sienne.
Au Mali, le référendum constitutionnel se tiendra le 18 juin prochain, avec trois mois de retard sur le calendrier initial. Présenté comme décisif, ce scrutin permettra au pays de se doter d’une nouvelle Loi fondamentale, depuis celle de 1992.
Le Mali, une République indépendante, indivisible et laïque
Le nouveau texte élargit les pouvoirs du président de la République. C’est désormais lui qui fixera la politique de la Nation, et non plus le gouvernement. En outre, le gouvernement sera dorénavant responsable devant lui, et non plus devant l’Assemblée nationale. Par ailleurs, le président nommera le Premier ministre ainsi que les ministres et mettra fin à leurs fonctions. Hors les prérogatives du président, la nouvelle Constitution condamne par exemple le coup d’Etat, devenu « crime imprescriptible ». Autre mesure phare, la reconnaissance du Mali en tant que République souveraine, indivisible et laïque.
Un moyen de consolider la démocratie
Si certaines voix s’élèvent contre ce texte, qui renforcerait les pouvoirs du président et lui permettrait de se maintenir à la tête du pays, d’autres souhaitent positiver sur l’essentiel. C’est le cas d’ADP-Mali. Le parti d’Aliou Diallo voit dans cette nouvelle Constitution un moyen de consolider la démocratie, l’Etat de droit et même la paix. Il pense aussi qu’il s’agit d’une étape décisive vers une nouvelle ère démocratique. En effet, l’adoption de cette nouvelle Loi fondamentale conduirait à des élections libres en février 2024 et à un retour des civils au pouvoir.
Organiser ce référendum pour tenir le calendrier électoral
Adepte des solutions de compromis, Aliou Diallo estime qu’il faut se contenter de cette Loi fondamentale pour un retour à l’ordre constitutionnel. Le temps presse et un nouveau report ruinerait le calendrier électoral auquel tient toute la communauté internationale.
Le souhait d’une victoire écrasante du Oui
Convaincu de la justesse de sa position, Aliou Diallo appelle à une participation massive en faveur du « Oui » lors du référendum constitutionnel du 18 juin prochain. Il espère une victoire écrasante pour le bien du Mali. Mais avant, il appelle tout le peuple malien, singulièrement les acteurs politiques et la société civile, à œuvrer pour une campagne festive et pacifique. « Cette élection, dotée d’un enjeu décisif, sonne le grand pas pour une démocratie plus consolidée dans la paix, la prospérité et le partage », indique son parti dans un communiqué.
ADP-Maliba vulgarise le texte au niveau de ses bases
Dans le sillage de son appel, ADP-Maliba a lancé une campagne d’explication de la nouvelle Constitution. Le parti de la Balance travaille davantage sur l’appropriation du document du projet au niveau de ses bases, à l’occasion des rentrées politiques. Ce fut le cas à Nioro du Sahel, à Yanfolila, à Dioïla, à San, à Segou, à Sikasso etc. Dans ses communes, les responsables ont remis des copies aux représentants de sous-sections pour qu’ils partagent le contenu avec les militants et sympathisants.
Un référendum largement plébiscité par la population
ADP-Maliba a tout à gagner en appelant au vote de la nouvelle Constitution. En effet, la plupart des Maliens et Maliennes y sont favorables. C’est en tout cas ce que montre un sondage présenté le lundi 15 mai à la Maison de la presse par le groupement d’intérêt scientifique des statisticiens et économistes (GISSE). Cette enquête indique que 84,8% des Maliens souhaitent que la Transition organise ce référendum avant la présidentielle prochaine. Contre seulement 10,6% pour qui Assimi Goita et ses camarades doivent laisser cette tache au futur président élu.