Le Kenya est un pays d’Afrique de l’Est qui possède une riche biodiversité marine. Ses eaux abritent plus de 600 espèces de poissons, des coraux, des tortues, des dauphins, des baleines et des requins. Mais cette richesse est menacée par la surpêche, la pollution, le changement climatique et le braconnage. Pour protéger son patrimoine naturel, le Kenya a créé en 2018 une aire marine protégée (AMP) de 146 km2 au large de la ville de Malindi. Cette initiative a été inspirée par un film documentaire réalisé par une équipe de plongeurs et de cinéastes kényans.
Un film pour sensibiliser le public à la beauté et à la fragilité du monde marin
Le film s’intitule « The Sea Change » et il a été réalisé par l’organisation non gouvernementale Local Ocean Conservation. Il raconte l’histoire de deux plongeurs kényans, Jahawi Bertolli et Ali Gure, qui partent à la découverte des fonds marins de leur pays. Ils y rencontrent des créatures fascinantes, comme des requins-baleines, des raies manta, des hippocampes et des poissons-clowns. Mais ils sont aussi témoins des dégâts causés par l’activité humaine, comme les filets abandonnés qui piègent les animaux, les déchets plastiques qui polluent l’eau et les récifs coralliens qui blanchissent à cause du réchauffement climatique.
Voici une vidéo en anglais montrant ces côtes :
Le film a pour objectif de sensibiliser le public kényan et international à la beauté et à la fragilité du monde marin, et de montrer l’importance de le préserver. Il a été diffusé dans plusieurs festivals et événements, comme le Festival du film océanique de San Francisco, le Festival du film environnemental de Washington ou encore la Journée mondiale de l’océan à Nairobi. Il a reçu un accueil positif de la part des spectateurs et des critiques, et il a remporté plusieurs prix, comme le Prix du meilleur film documentaire au Festival du film africain de New York.
Une aire marine protégée pour sauvegarder la biodiversité et soutenir les communautés locales
Le film a également eu un impact concret sur la politique environnementale du Kenya. Il a contribué à convaincre les autorités locales et nationales de créer une aire marine protégée au large de Malindi, où se situe une partie du tournage. Cette AMP couvre une zone de 146 km2 qui englobe des habitats variés, comme des récifs coralliens, des herbiers marins, des mangroves et des zones rocheuses. Elle abrite une grande diversité d’espèces marines, dont certaines sont menacées ou endémiques.
L’AMP vise à protéger la biodiversité marine en limitant ou en réglementant les activités humaines qui peuvent lui nuire, comme la pêche, le tourisme ou l’extraction minière. Elle vise aussi à soutenir les communautés locales qui dépendent de la mer pour leur subsistance ou leur culture. Elle favorise ainsi le développement durable en conciliant la conservation de la nature et le bien-être humain.
Un exemple à suivre pour d’autres pays africains
L’AMP de Malindi est la première du genre au Kenya. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large qui vise à étendre la protection marine en Afrique. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le continent africain compte actuellement 198 AMP qui couvrent environ 7% de sa superficie marine. L’objectif est d’atteindre 10% d’ici 2030, conformément aux engagements pris lors du Sommet de la Terre de Rio en 2012.
L’AMP de Malindi est un exemple à suivre pour d’autres pays africains qui souhaitent protéger leur patrimoine marin.