La Côte d’Ivoire, pays d’Afrique de l’Ouest, connaît depuis plusieurs années une situation politique et sociale tendue, marquée par des crises électorales, des tensions entre les partis politiques et des revendications sociales. Malgré ces difficultés, le pays affiche une croissance économique soutenue, portée par le secteur agricole, les investissements publics et le développement des infrastructures. Dans ce contexte, quelles sont les perspectives pour la Côte d’Ivoire en 2023 ?
Un congrès du PDCI-RDA pour renforcer l’unité du parti historique
Le PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain), le plus vieux parti du pays, a tenu son septième congrès extraordinaire à Abidjan, le 30 mars 2023. L’objectif de cette rencontre était de renouveler le bureau politique du parti, qui compte environ 1 500 membres, et de préparer les élections législatives prévues en octobre 2023.
Le congrès a été l’occasion pour le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié, âgé de 88 ans, de réaffirmer son leadership et son autorité sur le parti. Il a été reconduit à la tête du bureau politique pour un mandat de cinq ans, sans opposition. Il a également désigné les membres du secrétariat exécutif du parti, en écartant certains cadres jugés trop critiques ou trop proches du pouvoir en place.
Henri Konan Bédié a appelé à l’unité du PDCI-RDA et à la mobilisation des militants pour les prochaines échéances électorales. Il a également réitéré sa volonté de dialogue avec les autres forces politiques du pays, notamment le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir dirigé par le président Alassane Ouattara, et le Parti populaire ivoirien (PPI), le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Laurent Gbagbo fête sa renaissance parmi les siens dans un grand meeting à Abidjan
Le 31 mars 2023, Laurent Gbagbo, l’ancien président de la Côte d’Ivoire (2000-2010), a organisé un grand meeting à Abidjan, devant plus de 50 000 personnes, pour célébrer sa renaissance politique. Il s’agissait de son premier rassemblement public depuis son retour au pays en juin 2021, après avoir été acquitté par la CPI (la Cour pénale internationale) des accusations de crimes contre l’humanité commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011.
Laurent Gbagbo a profité de cette occasion pour lancer officiellement son nouveau parti politique, le Parti populaire africain-Côte d’Ivoire (PPA-CI), issu d’une scission avec son ancienne formation, le Front populaire ivoirien (FPI). Il a affirmé que son parti se voulait rassembleur et pacifique, et qu’il était ouvert à tous les Ivoiriens qui partagent ses valeurs de démocratie, de souveraineté et de justice sociale.
L’ancien chef d’État a également critiqué la gestion du pouvoir par le président Alassane Ouattara, qu’il a accusé de confisquer la démocratie et de marginaliser une partie de la population. Il a appelé à une réforme du système électoral et à une réconciliation nationale entre les Ivoiriens.