Décidément, il ne fait pas bon être le premier pays arabe à se voir confier l’organisation d’une Coupe du monde de football… La Coupe du Monde au Qatar n’est-elle pas également ostracisée parce que victime de racisme, parfois, par ceux là même qui en Occident, prétendent justement lutter contre lui ?
Entre mépris et racisme
Retour plus de dix ans en arrière…. Le 2 décembre 2010, le jour où Sepp Blatter a dévoilé l’identité de l’hôte du Mondial 2022, le Qatar est soudain devenu le nouveau centre du monde. Et des jalousies, également. Comment un si petit pays, aussi riche, qui plus est arabe et musulman, pouvait bien se voir confier la responsabilité d’un tel événement ?
Sous les critiques des pays occidentaux, estimant au passage que le ballon rond à Doha n’était qu’une greffe soudaine (ce qui est en réalité historiquement faux), on peut aussi voir poindre un certain mépris. On peut même évoquer un véritable racisme à l’égard des pays arabes. Un pays non-occidental serait-il au fond légitime pour organiser une telle compétition sportive de premier plan ? Les audiences et le succès planétaire de cette 22e coupe du monde de football, la plus coûteuse de l’histoire, leur auront en tout cas donné tort…
Une Coupe du Monde pour l’histoire
Le premier grand rendez-vous sportif à se tenir ainsi dans un pays arabe et musulman aura essuyé bien des critiques ces derniers mois. « il y a des gens qui n’acceptent pas qu’un pays arabe musulman comme le Qatar accueille la Coupe du monde. Ceux-là trouveront n’importe quel prétexte pour nous dénigrer », rappelait d’ailleurs récemment le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, émir du Qatar, dans sa sa première interview en Europe, accordée à l’hebdomadaire Le Point. Le symbole ayant son importance, ce Mondial 2022 au Qatar aura en effet été l’occasion de mettre en lumière la culture du Qatar, en espérant que les touristes et visiteurs y viennent et reviennent.
Alors que l’Arabie Saoudite puis, plus encore, le Maroc auront écrit l’histoire lors de cette Coupe du Monde 2022, le petit émirat du Moyen-Orient aura grâce à la magie du ballon rond renforcé son rayonnement international. Un bel exploit pour un si petit pays, qui peut ainsi s’imposer sur l’échiquier tant régional que mondial. Désormais puissance émergente du monde arabe, le Qatar compte bien poursuivre sur sa lancée.
Quand Pelé jouait à Doha.. en 1973 !
Jouer la carte du soft power sportif pour asseoir son image et sa grandeur est tout sauf nouveau. Qui a oublié, d’ailleurs, la qualification du Koweït pour la Coupe du Monde 1982 ? La fédération qatarie de football a vu le jour en 1966, et la ligue nationale organisera sa première saison officielle en 1972… il y a un demi-siècle de cela. Et dès 1973, le FC Santos, et un certain Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, viendront fouler la pelouse de Doha… Moralité : il n’est pire idée reçue que de voir la Coupe du Monde 2022 au Qatar comme une greffe du football en plein désert.