L’agriculture régénérative décrit un système de production agricole qui vise à avoir un impact environnemental plus faible, voire positif. Les pratiques régénératives évitent ainsi les problèmes clés de la production agricole hautement industrialisée qui nuisent à la santé des sols, notamment les vastes étendues de terres mono-cultivées, les ruissellements chimiques, la surexploitation des ressources en eau et les niveaux élevés de résidus chimiques et hormonaux dans les aliments.
Comment cette définition se traduit-elle dans le contexte africain, en particulier pour les dizaines de millions de familles de petits exploitants agricoles du continent qui sont parmi les plus vulnérables au changement climatique au monde ?
Systèmes de sol
Les agriculteurs adoptent de plus en plus le non-labour et le labour bas, où une culture est semée directement dans un sol qui n’a pas été cultivé ou qui n’a été que légèrement cultivé depuis la récolte précédente. Certains incorporent également des résidus de culture comme paillis. Environ 30% des agriculteurs sud-africains utilisent ce type de système de sol.
Voici ce qu’est l’agriculture régénérative en vidéo :
Un autre exemple est la collecte de l’eau et l’irrigation. Bien que cette pratique soit un moyen efficace de réduire la dépendance à l’égard de la pluie, l’application est extrêmement sous-exploitée, avec seulement environ 5 % des terres agricoles en Afrique qui sont irriguées. Une approche qui devient de plus en plus répandue est celle des systèmes d’irrigation à énergie solaire, qui ont l’avantage de fournir des quantités d’eau prévisibles tout en évitant les défis environnementaux des systèmes pétrochimiques conventionnels.
Systèmes de culture
Un type important de système de culture est la rotation des cultures, la pratique consistant à cultiver successivement des cultures différentes et diversifiées sur la même terre pour préserver la capacité de production du sol et lutter contre les ravageurs et les maladies. La rotation des légumineuses telles que les haricots avec le maïs est un exemple des pratiques remarquables que les agriculteurs utilisent dans diverses régions d’Afrique depuis des siècles. Ils comprennent que la rotation des cultures améliore la qualité du sol, réduit les ravageurs et les maladies, améliore les performances des cultures et réduit la dépendance aux pesticides. De même, la culture intercalaire (faire pousser une culture à côté d’une autre) améliore la biodiversité agricole et la qualité du sol, et aide les agriculteurs à réduire leur dépendance à l’égard d’une culture.
Une autre approche courante consiste à cultiver des cultures résistantes à la sécheresse et à la chaleur pour maintenir la production de nourriture et de biomasse pendant les conditions de sécheresse. Le mil fonio, peut-être la plus ancienne céréale cultivée d’Afrique, est cultivé dans de nombreuses régions d’Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Nigeria et au Tchad. Ce grain à croissance extrêmement rapide est très résistant aux conditions de sécheresse. Il est également plus riche en nutriments que les céréales alternatives comme le blé. En plus de fournir de la nourriture pour la consommation humaine, c’est aussi une bonne source de fourrage pour le bétail.