Des milliers de travailleurs de l’économie informelle bénéficient de l’aide des syndicats et des pouvoirs publics dans le cadre de la recommandation 204 (R204) de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui vise à faciliter le passage des travailleurs et des unités économiques l’économie informelle vers l’économie formelle tout en veillant au respect des droits fondamentaux des travailleurs à tous les niveaux.
La CNTS, la centrale syndicale la plus représentative du Sénégal, compte 18 000 membres qui travaillent dans l’économie informelle. L’accompagnement de ces adhérents est assuré par un département de l’économie informelle qui a été mis en place lors de son congrès en 2018, mais le travail de la confédération syndicale sur cette question cruciale est bien plus ancien.
Le passage de l’informel au formel : une véritable révolution
Bien que l’absence de statistiques nationales ne permette pas de quantifier le nombre de travailleurs informels migrant vers l’économie formelle, la CNTS note néanmoins que les travailleurs, en plus d’adhérer au syndicat pour mieux défendre leurs intérêts, sont de plus en plus conscients de la nécessité de formaliser, malgré leurs appréhensions quant au processus.
Voici une vidéo parlant de l’impact du secteur informel en Afrique :
Le CNTS a mis en place des ateliers de formation en wolof (il s’agit de la langue officielle au Sénégal) pour faire face au taux élevé d’analphabétisme chez les travailleurs informels. Elles traitent généralement de la question de la formalisation, de son importance pour garantir un travail décent et des démarches administratives qu’elle implique (inscription aux chambres de commerce, Agence de Promotion des Investissements et des Grands Travaux, APIX, et système de sécurité sociale), et la syndicalisation des acteurs de l’économie informelle. Il fait également pression sur l’État pour qu’il soit plus ouvert à cette catégorie de travailleurs.
Obstacles et nouveaux horizons
Lors de la mise en œuvre de ses nombreuses initiatives dans ce secteur, le CNTS a rencontré de nombreux obstacles qui rendent d’autant plus difficile l’atteinte des objectifs de la R204. Et le volume considérable de travailleurs informels encouragés à rejoindre l’économie formelle est tel qu’il n’y a pas de recette facile pour réussir.
Ils veulent voir une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ils veulent une protection sociale pour eux et leurs familles, un renforcement des capacités professionnelles, ils rêvent d’être autonomes. Mais ils n’apprécient pas toujours l’importance du syndicat pour répondre à leurs revendications. Cela est dû en partie à leur méconnaissance du syndicalisme, mais aussi à leur manque de disponibilité compte tenu de la nature de leur travail. La CNTS se heurte souvent à des obstacles dans ses relations avec les autorités étatiques. Citons par exemple le régime simplifié des petits contribuables, le RSPC, destiné entre autres à assurer un régime de sécurité sociale correspondant parfaitement à leurs besoins en matière de protection et à leur capacité contributive.
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