Les divergences stratégiques et politiques et les conflits médiatiques ont longtemps marqué les relations entre ces deux voisins maghrébins depuis au moins quatre décennies. Cependant, l’hostilité a pris une tournure décisive et plus inquiétante ces derniers mois, culminant avec la rupture de toutes les relations, diplomatiques, commerciales, de l’Algérie avec le Maroc.
Non contente de cette rupture diplomatique soudaine, du barrage d’accusations non prouvées, d’attaques hominem et de déclarations virulentes qu’elle a lancées contre l’éternel « ennemi marocain », l’Algérie est récemment allée jusqu’à faire une déclaration tout aussi scandaleuse à l’ONU. En effet, un jour à peine après l’adoption de la résolution 2602 par le Conseil de sécurité de l’ONU (CSNU), Alger, déjà furieuse, a mis en garde le CSNU contre les tentatives de poursuite de la nouvelle résolution de l’ONU sur cette région. Ces mesures ont été adoptées en 2017.
Une tension entre les deux pays
Ce n’est un secret pour personne que les événements de Guerguerat le 13 novembre 2020, lorsque les forces de sécurité marocaines ont délogé un groupe de miliciens du Polisario qui avaient bloqué la route entre le sud du Maroc et le nord du Maroc, ainsi que la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du pays, ont été mise à l’épreuve.
Voici une vidéo en anglais montrant les propos du roi marocain à ce sujet :
Depuis douze mois, le Polisario et l’Algérie ont travaillé sans relâche pour déclencher un conflit régional au Sahara occidental et obliger le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir. Ils ont publié une série de communiqués de presse alléguant une « guerre qui fait rage » et laissant entendre que la situation pourrait empirer si l’ONU ne respecte pas son engagement de permettre aux Sahraouis d’exercer leur droit à l’autodétermination par le biais d’un référendum.
Trois objectifs à atteindre
Toutes ces gesticulations et discours agressifs de l’Algérie et du Front Polisario visaient à atteindre trois objectifs.
Premièrement, ils voulaient persuader le Conseil de sécurité de discuter des événements du 13 novembre et de faire revenir le Maroc au statu quo d’avant le 13 novembre. En d’autres termes, l’Algérie était déterminée à anticiper ou à s’opposer ouvertement à l’approbation tacite par le Conseil de sécurité de la souveraineté marocaine sur Guerguerat à tout prix.
Leur deuxième objectif était d’amener le Conseil de sécurité à reconsidérer sa position sur la prépondérance ou la centralité d’une solution politique réaliste et de compromis au conflit du Sahara. Ils souhaitaient que le Conseil de sécurité réintroduise une révision du mandat de la MINURSO, par exemple en rétablissant l’option référendaire et en ne mentionnant pas l’Algérie comme partie intégrante du conflit.
Troisièmement, au lieu d’un mandat d’un an, ils aspiraient à réduire la durée du mandat de la MINURSO à six mois, comme entre 2017 et 2018. Pour l’ Algérie et le Front Polisario, un tel changement augmenterait la pression sur le Maroc et l’obligerait à faire des concessions qui leur permettraient de rattraper les déboires diplomatiques qu’ils ont subis ces derniers mois.
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