Le Maroc a son premier procureur en chef auprès d’un tribunal de première instance, après que Rabha Fath Nour a récemment été nommé procureur en chef. La nomination de Nour comme Procureur du Roi près le Tribunal de Première Instance de Mohammedia est une première historique pour le système judiciaire marocain.
Malgré les efforts déployés dans ce domaine, les femmes restent fortement sous-représentées dans les postes judiciaires. Sur 104 nominations, validées par le roi Mohammed VI à la tête du Conseil supérieur de la magistrature, six ont été accordées à des femmes juges. La nomination de Rabha Fath Nour n’est cependant pas comme les autres.
Un long chemin vers l’égalité des sexes
Rabha Fath Nour sera pleinement en mesure de participer à toutes les affaires juridiques, ainsi qu’aux affaires pénales.
L’étape sur le long chemin vers l’égalité des sexes visera à atteindre les objectifs des dispositions de l’article 19 de la Constitution et de l’article 65 de la loi organique du Conseil supérieur de la magistrature (CSJP). La SCJP est l’organisation chargée de gérer la carrière des juges et est tenue par ses lois de suivre les principes d’égalité et de parité.
Voici une vidéo parlant de l’égalité des sexes au Maroc :
Depuis la récente réforme du système judiciaire, la SCJP a commencé à annoncer des postes vacants parmi les femmes et à leur offrir la possibilité d’occuper des postes de direction. Auparavant, les femmes juges devaient attendre une recommandation, ce qui affectait leurs chances de réussite.
La place de la femme au Maroc
Le Maroc a eu sa première femme juge, Zhor El Horr, en 1979. Depuis cette nomination, les postes judiciaires sont de plus en plus attrayants pour les femmes marocaines. Aujourd’hui, le Maroc compte plus de 1 000 femmes juges, sur un total de 4 175 magistrats travaillant dans les tribunaux du pays.
Selon des données remontant à 2015, 836 des femmes sur le terrain étaient juges et membres de jury, tandis que 164 exerçaient en tant que procureurs ou procureurs adjoints. Bien que les femmes représentent un quart de la profession judiciaire, aucune Marocaine n’a jamais été nommée procureur en chef dans un tribunal de première instance.
Les procureures sont souvent déléguées en tant que procureurs civils, commerciaux et pénaux. Cette nouvelle nomination signifie que le tribunal de première instance de Mohammedia sera entièrement dirigé par une femme pour la première fois dans l’histoire du Maroc.
Une touche de féminité dans la justice
Il a été prouvé que les femmes juges ajoutent une perspective personnelle bien nécessaire à leurs actions et expériences judiciaires, apportant une perspective plus complète et empathique sur les affaires relatives aux luttes des femmes, telles que les agressions sexuelles, le harcèlement, la discrimination fondée sur le sexe sur le lieu de travail et l’application des lois les droits constitutionnels des femmes marocaines.
Les femmes juges sont plus susceptibles de faire progresser la protection juridique des droits fondamentaux des femmes au Maroc ainsi qu’à l’échelle mondiale.
Toutes les femmes dans le domaine judiciaire ne partagent pas cet avis, car certaines disent que la loi, étant un organe impartial, est censée être appliquée quels que soient les sexes impliqués dans l’affaire et ceux des autorités compétentes.