Durement touchés par la pandémie et avec un soutien gouvernemental minimal, les professionnels du tourisme de l’ancienne ville égyptienne de Louxor et de tout le pays ont été contraints de changer de métier pour subvenir aux besoins de leurs familles. Le tourisme représentant un cinquième de l’économie égyptienne, beaucoup prient pour le retour des passagers lucratifs des navires de croisière.
Quelque 22 anciennes momies égyptiennes du musée du Caire sur la place Tahrir attendent leur transfert vers un nouveau musée à Fustat, dans l’espoir de susciter un nouvel intérêt touristique. Mais leur ville natale, où ces momies ont été enterrées il y a des milliers d’années, est dans une situation économique désastreuse.
Louxor reste l’un des joyaux touristiques de l’Égypte avec des dizaines de monuments pharaoniques, dont un certain nombre des temples les plus anciens et intacts du monde. Il abrite également la « Vallée des rois », le principal lieu de repos de dizaines de rois et de reines du Nouvel Empire.
Mieux que rester à la maison
Ahmed Mahmoud, 34 ans, est l’ un de ces guides touristiques qui travaillaient à la pige pour ses services aux touristes français, anglais et américains. Il a dû changer d’emploi pour devenir tuteur privé auprès des élèves du secondaire.
Il devait trouver rapidement des alternatives et ne pas perdre les compétences linguistiques qu’il avait apprises pendant des années, explique Mahmoud. Il a profité du fait, dit-il, que le ministère de l’Éducation obligeait les étudiants à présenter des travaux de recherche plutôt que de passer des examens au début de la crise. À cette époque, Mahmoud a découvert que ses compétences l’ont aidé à vivre et à subvenir aux besoins de sa famille.
Voici comment le pays s’est adapté suite au coronavirus :
2020 était censée être une bonne année pour le tourisme égyptien. Selon les estimations officielles, le nombre de recettes touristiques a augmenté au cours de l’exercice 2018/2019 à 12,5 milliards de dollars, contre 9,8 milliards de dollars au cours de l’exercice 2017/2018, avec un taux de croissance de 28,2 %. Alors que Mahmoud a eu la chance de trouver un emploi, Qenawy, 31 ans, un ancien ouvrier de bateau de croisière, maintenant chauffeur de microbus, dit avoir perdu son emploi en mai 2020, car il faisait partie de l’équipe de main-d’œuvre saisonnière que les bateaux louent chaque année.
Soutien gouvernemental insuffisant
Alors que la crise s’intensifiait en avril 2020, le gouvernement égyptien a annoncé qu’il distribuerait plusieurs programmes d’aide à différents secteurs, y compris le secteur informel, pour compenser la dévastation économique de la pandémie. Le tourisme était au sommet de ces secteurs.
Le bureau des médias du ministère du Tourisme a déclaré que le gouvernement égyptien avait pris plusieurs mesures pour maintenir à flot les industries du tourisme et de l’hôtellerie et soutenir ses travailleurs.
Le ministère a ajouté que 332 mille travailleurs, qui sont enrôlés dans les 1 888 établissements touristiques du pays, ont bénéficié d’au moins neuf programmes d’aide exceptionnels. Mais Sarah, Qenawy et Ahmed sont tous des travailleurs indépendants du tourisme qui, comme des milliers d’autres, ne sont pas enregistrés auprès du ministère du Tourisme et des syndicats professionnels. Et donc, ils n’étaient pas éligibles pour recevoir l’aide.