Les exportateurs égyptiens ont déclaré que les autorités kényanes avaient décidé d’imposer des droits de douane sur leurs marchandises. Cela a provoqué des remous quant au sort de leurs expéditions restantes dans le port kényan de Mombasa. Les exportateurs égyptiens souhaitent bénéficier des privilèges de l’accord du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). Ils veulent en outre profiter des exemptions douanières mutuelles.
Les autorités kényanes ont informé les entreprises exportatrices égyptiennes qu’elles imposeraient une taxe de 25 % sur les produits. Cette décision a été prise en vue d’un retrait unilatéral du COMESA.
Les négociations continuent
L’Égypte et le Kenya sont membres du COMESA, qui est une zone de libre-échange créée en 1994 et qui comprend 21 États membres. Il vise à promouvoir les échanges commerciaux et à libérer les flux de marchandises entre les pays d’Afrique orientale et australe. Le gouvernement égyptien négocie actuellement avec son homologue kényan pour annuler sa décision d’imposer des taxes. Sharif al-Jabali, président du comité africain de la Fédération des industries égyptiennes, a déclaré que les exportateurs égyptiens avaient décidé de suspendre l’expédition de leurs marchandises dans le pays en raison de l’ambiguïté actuelle.
Ci-dessous une vidéo présentant le COMESA :
Jabali a indiqué que le Kenya constitue un marché important pour l’Égypte, car il est l’un des plus développés d’Afrique. La décision kényane n’était pas dirigée uniquement contre l’Égypte, mais contre tous les autres pays membres du COMESA.
Un marché important pour l’Égypte
Le Kenya est un marché important pour l’Égypte. C’est en effet un point d’entrée pour les exportations vers quatre pays sans littoral voisins. Dans le cadre de ses efforts pour augmenter ses exportations sur le continent, l’Égypte a prévu de doubler ses échanges commerciaux avec le Kenya pour atteindre 1 milliard de dollars d’ici 2021.
Le pays espérait que son adhésion au COMESA faciliterait ses exportations vers les pays africains via le port de Mombasa. Mais si le Kenya insiste sur sa décision d’imposer des taxes, le gouvernement égyptien a d’autres alternatives pour exporter vers l’Afrique via les ports du Soudan, de la Tanzanie et de Djibouti.
Une perte énorme pour l’Égypte
Le Kenya est le fer de lance des pays africains en accueillant les exportations égyptiennes d’une valeur de 115,3 millions de dollars des exportations totales de l’Afrique, qui s’élèvent à 1,2 milliard de dollars. La liste des produits importés de l’Égypte vers le Kenya comprend des produits chimiques, des métaux, des matériaux de construction et des produits alimentaires. Le thé, le café et les épices représentent plus de 90 % des importations égyptiennes en provenance du Kenya. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 640 millions de dollars en 2018.
Les exportateurs égyptiens s’attendent à d’énormes pertes pour des centaines d’entreprises, si le Kenya campe sur sa décision. Le COMESA est l’un des plus grands conglomérats économiques d’Afrique. Par ailleurs, les entreprises égyptiennes se remettent encore progressivement de la récession qui dure depuis des mois en raison de la pandémie. Le ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie a lancé une série d’appels pour évaluer l’ampleur des pertes potentiels résultant de ces taxes.