Selon une information en provenance d’un Collectif Erythréen en exil, l’Union Européenne soutient le « travail forcé » sur leur territoire par le biais de plusieurs de leurs institutions basées en Erythrée. Cette accusation a été assortie, mercredi 13 mai 2020, d’une plainte contre l’Union Européenne (UE) auprès du tribunal de grande instance d’Amsterdam.
En effet, ce collectif reproche à l’UE de soutenir, depuis 2019, la construction « illégale » des routes dans le pays. En fait, ces activités emploient des jeunes érythréens dans le cadre d’un certain « service militaire obligatoire ». Pour ce faire, Les plaignants veulent que le tribunal déclare l’illégalité et l’arrêt immédiat de ces travaux.
En fait si ces reproches sont avérées, ce financement de l’UE serait contraire à l’article 2, paragraphe 1, de la convention internationale qui définit le travail forcé ou obligatoire comme «tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de son plein gré». Pour comprendre la portée de cette plainte, il faut cerner les éléments d’accusations.
Les faits d’une gravité sans précédent
De quoi s’agit-il ? En effet, des informations produites par des enquêtes, des reporters et des anniversaires révèlent que des jeunes érythréens appelés sur « service national » érythréens sont en effet soumis à la vie de la discipline et la hiérarchie militaire. Ceux-ci sont des lycéens pour la plupart en fin d’année du secondaire qui sont obligés d’abandonner les études pour travailler sous la force militaire pendant 18 mois dans l’académie militaire de Sawa, dans le désert près de la frontière soudanaise.
Dans cette localité, ces jeunes sont soumis à des mauvais traitements, surtout les jeunes filles. Grave, il y a des rafles organisées par l’armée dans les campagnes et dans les villes pour capturer les jeunes qui se seraient soustraits à l’appel obligatoire sous les drapeaux ou qui auraient profité d’une permission pour déserter. Les réfractaires sont enrôlés de force au cours de giffas .Face à ces faits très graves , des institutions internationales de droit de l’homme ne sont pas restées les bras croisés.
La réaction des organisations de droits de l’homme
Ces faits révélés à la face du monde ont été passé au tamis pour vérification par des institutions de droits de l’homme par des enquêtes sur le terrains. Notamment le Bureau international du travail (Bit). Mais aussi selon les informations fournies par la représentante spéciale de l’Onu pour les droits de l’homme en Érythrée et, surtout, la Commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’Onu en 2015. Celle-ci les a inscrits sur une liste de « possibles crimes contre l’humanité ».Des accusation qui avaient amené l’UE à s’expliquer en 2019.
L’Union Européenne se défend
L’Union Européenne affirme prendre en compte les conditions de coopération de l’Etat érythréen.
Suite à la mise en demeure de ce collectif, l’UE avait répondu par lettre, en 2019. Selon cette note, l’Érythrée refuse toute « condition » préalable à sa coopération. En plus, elle fait valoir que ses financements ne sont pas destinés au gouvernement d’Asmara, mais à des sous-traitants, en l’occurrence des sociétés de construction érythréennes chargées de la mise en œuvre des travaux. Et elle assure qu’une « rémunération » est bel et bien versée aux employés.