Dans la gendarmerie de Tanwalbougou, le décès de 12 personnes détenues soulève une très vive polémique au Burkina Faso. A l’origine de ces controverses une quarantaine de personnes interpellés lundi dernier.
Une forte délégation des familles affligées par ces interpellations s’était mobilisée pour faire respecter leurs droits. Mais avoir été informé de la situation grande a été leur affliction devant ce drame.
Qui a tué les 12 personnes arrêtées, le lundi 11 mai 2020, dans le marché de Pentchangou ? En effet, soupçonnées de terroristes, ces personnes avaient été arrêtées puis détenues avant d’être exécutées selon un communiqué du procureur.
« Vingt-cinq personnes ont été interpellées dans la nuit du 11 au 12 mai par les forces de défense et de sécurité à Tanwalbougou, pour suspicion de faits de terrorisme. Malheureusement, douze d’entre elles ont trouvé la mort au cours de la même nuit dans les cellules où elles étaient détenues », pouvait-on lire dans un communiqué du procureur Judicaël Kadéba. Et ce dernier de renchérir en affirmant qu’« une enquête a été ouverte et des officiers de police judiciaire de la brigade de recherches de la gendarmerie de Fada N’Gourma se sont déplacés sur les lieux pour les constatations d’usage en la matière, en compagnie d’agents de santé ».
A en croire les proches de ces victimes, ces personnes étaient au total 40 personnes interpelées, ce jour.
Les témoignages des parents des victimes
Dès l’interpellation de ces 40 personnes par la gendarmerie de Tanwalbougou, les parents ont démarché auprès des autorités de la gendarmerie pour en savoir plus sur le mobile de l’arrestation de ces personnes. Mais malheureusement ceux-ci n’ont eu de gain de cause avant d’apprendre la nouvelle macabre de 12 d’entre elles. « Une fois sur place, le commandant de brigade fait savoir qu’aucune personne n’a été arrêté par ses hommes », avance un parent des victimes.
Les parents des victimes n’ont pas trouvés cette réponse satisfaisant et ont continué leurs recherches de la vérité sur cette arrestation en se renseignant bien plus auprès des autorités de la gendarmerie. Malheureusement ils apprendront plus tard que ces détenus sont morts dans leur cellule. « C’est vraiment ignoble, vu la manière dont ils ont été tués et n’eut été les pressions des familles, on allait jamais voir les corps », déclare une autre source. Mais qui a tué ces détenus ? Aucune réponse n’est encore précise sur cette question.
Des voix s’élèvent contre ces décès
Selon une source consultée au Burkina Faso, ces personnes décédées n’ont bénéficié d’aucune autopsie pour lever les zones d’ombres sur leur mort et rassurer leurs proches.
Face à cette absence d’éclairage sur ces morts, les parents ont manifesté leur indignation et exigé bruyamment une autopsie afin que les responsabilités soient situées.
Ils seront rejoints dans leur démarche par un collectif contre l’impunité et la stigmatisation, au Burkina Faso. Ce collectif s’est dit très inquiet pour le sort des rescapés et a recommandé une commission d’enquête spéciale pour faire toute la lumière sur cette affaire qui a grandement ému l’opinion publique. Il faut noter qu’au Burkina Faso surtout la région de l’Est est celle qui vit une grande insécurité dans le pays.
Cette insécurité crée une économie difficile. En effet depuis les premières attaques terroristes qui ont frappé le pays en 2016, cette zone riche en sites touristiques est déconseillée aux voyageurs étrangers. Le gouvernement a lancé plusieurs opérations afin de sécuriser les forêts et campements de chasse, les affaires peinent à reprendre, au grand désarroi des opérateurs économiques.