Les perspectives de production fourragère pour 2020 sont globalement bonnes. Cependant, il existe des zones de production déficitaire. Ceci est bien le cas du Niger. Les éleveurs nigérians font d’ailleurs face à des problèmes majeurs et doivent en outre se rendre dans d’autres pays pour pouvoir nourrir leurs bétails. Heureusement, de nombreux pays ont autorisé la transhumance transfrontalière.
C’est le cas du Bénin qui a annoncé le 18 février qu’il allait autoriser les éleveurs du Niger à franchir la frontière béninoise. Le gouvernement béninois a interdit une telle pratique fin décembre. Ceci s’explique surtout par les différents conflits qu’il y a eu entre les éleveurs nigérians et béninois. Cependant, cette transhumance transfrontalière sera soumise à quelques conditions.
Une concurrence croissante
La pénurie récurrente de fourrage et d’eau dans certaines zones, en particulier pendant la saison sèche, a entraîné une augmentation des mouvements de bétail dans d’autres régions. Ce mouvement accru des éleveurs a entraîné une concurrence croissante sur les ressources naturelles. Malgré la forte présence de troupeaux dans quelques zones, les recherches sur la pratique de la transhumance dans ces zones sont limitées. Au Niger, la situation est très compliquée, et les éleveurs doivent emmener leur bétail au Bénin.
Cependant, après les conflits qu’il y a eu au Bénin, les autorités ont décidé d’interdire cette pratique. Ceci n’a pas été une bonne nouvelle pour les éleveurs nigérians. Heureusement, le gouvernement béninois a changé d’avis et a à nouveau autorisé les éleveurs du Niger à franchir la frontière du pays pour nourrir leur bétail. La transhumance, définie comme un système de production animale caractérisé par une mobilité saisonnière et cyclique des animaux des zones écologiques complémentaires, est l’un des principaux systèmes de production dans cette région.
Les conditions établies par le Bénin
Certes, le gouvernement béninois a autorisé la transhumance transfrontalière, mais sous certaines conditions. Tout d’abord, la durée de cette pratique est limitée à seulement deux mois. De plus, les éleveurs ne pourront faire venir que 50 000 bovins maximum. D’autre part, ils ont aussi l’obligation de passer par des voies officielles à Karimama et Malanville.
L’objectif des autorités béninoises est de garantir la sécurité dans ces régions. Un responsable de l’association pour la revitalisation de l’élevage au Niger a indiqué que ces dispositifs sont incohérents et reflètent en outre un sentiment de peur irrationnel. Les éleveurs nigérians sont des citoyens ordinaires qui ne présentent aucune menace pour le Bénin, a-t-il affirmé.